Le ministre de l’Education Gabriel Attal a annoncé jeudi 19 octobre au soir «travailler à des mesures» qui permettent de «sortir» les élèves radicalisés des établissements scolaires, une semaine après l’attentat qui a coûté la vie à un enseignant à Arras. Invité de l’émission L’Evénement, sur France 2, Gabriel Attal a précisé qu’il allait «travailler avec [s] on collègue de l’Intérieur et [s] on collègue de la Justice» sur ce sujet. Quand les personnels de l’Education «signalent des élèves qui constituent selon eux, potentiellement une menace […] en raison de propos qu’ils ont tenus ou d’actes qu’ils ont commis, le principe de protection que je veux appliquer à l’ensemble de nos élèves et de nos personnels fait qu’on doit trouver une autre solution que de les scolariser», a-t-il justifié.
«On doit penser à des structures spécialisées qui peuvent les accueillir» et «je prendrai toutes les mesures conservatoires d’exclusion» nécessaires, a ajouté le ministre. Gabriel Attal a dit «croire profondément au rôle de l’éducation pour faire reculer la radicalisation», mais «dans certaines situations, le niveau d’embrigadement dans la famille, et parfois d’associations qui gravitent autour, est tel qu’on ne se bat pas à armes égales».
🔴 DIRECT - 🗣 "Je vais travailler avec mon collègue de l’Intérieur et de la Justice à des mesures qui permettent de sortir ces élèves de nos établissements scolaires" annonce le ministre de l'Éducation nationale à propos des élèves "représentant un menace". pic.twitter.com/ETkK5ejygB
— franceinfo (@franceinfo) October 19, 2023
«On est en train d’évaluer» le nombre de mineurs potentiellement radicalisés, a assuré Gabriel Attal, évaluant ce nombre à «plusieurs dizaines probablement». Un peu plus tôt dans la soirée, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait évoqué sur BFMTV «plus de 1 000 mineurs avec des fiches actives pour islamisme». «Il y a autour d’un millier de mineurs qui sont suivis» mais certains le sont car un membre de leur famille est particulièrement surveillé, a précisé Attal.
«Un peu plus de 500 incidents» lors de la minute de silence lundi
Le ministre de l’Education a également actualisé le nombre d’incidents relevés pendant la minute de silence observée lundi dans les collèges et lycées, lors de l’hommage à Dominique Bernard et Samuel Paty : selon les dernières remontées, «un peu plus de 500» incidents ont été notifiés par les chefs d’établissement. «Systématiquement, on saisit le procureur de la République» et «on engage des procédures disciplinaires», a-t-il dit. «Dans les cas les plus graves, j’ai demandé aux chefs d’établissement que ces élèves soient exclus à titre conservatoire, sans attendre le conseil de discipline».
Pour les fausses alertes à la bombe adressées à des établissements scolaires, le ministre a dit en avoir répertorié 75 pour jeudi, portant le total à 299 depuis la rentrée. «On a déjà interpellé des élèves de 11, 12, 13, 14 ou 15 ans, et quelques majeurs», a ajouté le ministre. «Certains disent c’était un canular […] mais derrière cela et dans le contexte actuel, vous avez des élèves et des professionnels de l’Education pour qui c’est profondément traumatisant». Des audiences auront lieu «dans les tout prochains jours» et «il y aura des condamnations», a-t-il assuré, rappelant que les peines maximales pour ce délit sont de trois ans de prison et 50 000 euros d’amende.