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Enquête Libé

Galileo, la ruée vers l’or d’un géant de l’enseignement supérieur privé

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Les dérives de l'enseignement supérieur privédossier
Formations «light», démarchage d’étudiants-clients, précarisation des profs… «Libération» raconte les dessous d’un business éducatif qui prospère grâce au laissez-faire de l’Etat. Et qui permet à la multinationale d’afficher une insolente santé financière.
A l'EM Lyon, une école de management et de commerce dans le quartier de la Part-Dieu, en août 2018. (Robert Deyrail)
publié le 13 février 2023 à 7h01

En arrivant, on a d’abord cru s’être trompé d’adresse : une porte d’immeuble lambda, avec une plaque discrète comme celles des médecins. Rien ne laisse penser que loge ici un des leaders mondiaux de l’enseignement supérieur privé, brassant des centaines de millions et fier de «son impact» sur nos sociétés en formant les jeunes du monde entier. Dans le hall d’entrée, un mur est recouvert de mousse verte. Pour le reste, tout est gris et sans chichi.

Bienvenue dans l’antre de Galileo Global Education. Si son nom est peu connu, ses écoles, elles, le sont. Le Cours Florent, l’Atelier de Sèvres, Penninghen ou Paris School of Business (PSB)… Le groupe vient aussi de mettre un pied dans la prestigieuse école de commerce EM Lyon (46 % des parts) et la main sur LMA, l’école d’arts britannique de Robbie Williams. Enfin, il s’est offert une fac de médecine au Costa Rica. Aujourd’hui, Galileo, c’est 200 000 étudiants dans quinze pays, dont la moitié en France. Et un appétit d’ogre : «Nous visons un million d’élèves d’ici 2027», rêve à haute voix son PDG de 56 ans, Marc-François Mignot Mahon.

A la tête du groupe depuis sept ans, il signe cinq à dix rachats d’écoles chaque année, laissant penser qu’il possède un portefeuille illimité. Le but : être partout et devenir incontournable avec un catalogue de formations couvrant tous les secteurs, de la cuisine-pâtisserie aux métiers du numérique en passant par le droit… Et même les études de santé, perçues comme une nouvelle oasis. C