«Nicole ne nique pas notre école», «Moins de rats dans les instances, plus d’argent dans le plan d’urgence» : sur la statue de la place de la Sorbonne, à Paris, les pancartes et slogans colorés viennent relooker le buste austère d’Auguste Comte. Plusieurs milliers de personnels éducatifs de Seine-Saint-Denis, en majorité des enseignants, ont défilé ce jeudi 7 mars en direction du ministère de l’Education, pour réclamer une aide immédiate de l’Etat pour le département le plus pauvre de France hexagonale, comme ils le font depuis dix jours maintenant.
Laure, elle, en est à sa première action. «On a vu que les autres tenaient bon, c’est le moment de les rejoindre», exhorte cette prof d’histoire-géo dans un collège du Blanc-Mesnil. Selon les syndicats, 45 % des professeurs des écoles et 60 % des profs de collège et lycée sont en grève ce jeudi 7 mars. Le rectorat recense, lui, 16 % de grévistes en primaire, 22 % dans le secondaire.
La dégradation de ses conditions de travail, Laure la constate au quotidien. «J’ai commencé il y a quinze ans, on avait une limitation à 25 élèves par classe. Aujourd’hui, ils sont 29. Ça change tout. Leur attention est moindre et les locaux ne sont pas extensibles», souligne-t-elle. Brice, son collègue d’