«As-tu peur d’aller à l’école à cause d’un ou plusieurs élèves ?» Tous les enfants du CE2 jusqu’au lycée seront invités, au retour des vacances de la Toussaint, à répondre à un questionnaire anonyme pour évaluer s’ils sont victimes de harcèlement scolaire. Le Ministère de l’Education nationale l’a annoncé mardi 24 octobre après avoir envoyé un courrier aux chefs d’établissement les sommant d’inscrire leur établissement sur la plateforme coordonnant la «mobilisation générale» contre le harcèlement, après plusieurs drames survenus ces derniers mois.
Pour quels élèves ?
Promesse du plan de lutte contre le harcèlement scolaire présenté par Elisabeth Borne le 27 septembre, une quarantaine de questions (33 en école élémentaire et 44 dans le secondaire) seront posées aux élèves de CE2, CM1, CM2, des collèges et des lycées.
Trois questionnaires différents, élaborés avec des experts, ont été envoyés aux chefs d’établissements. Un pour chaque niveau : CE2 à CM2, collège et lycée.
Quelles questions ?
Cette enquête comporte quatre groupes de questions : «Avant d’aller à l’école», «à l’école», «sur Internet ou sur les écrans» et «comment te sens-tu ?» en école élémentaire, et des catégories similaires pour le collège et le lycée.
Les collégiens se voient par exemple demander s’ils ont «peur d’aller au collège à cause d’un ou plusieurs élèves», s’ils ont «menti pour rester chez [eux]», s’ils ont «été mis(e) à l’écart dans la cour par un ou plusieurs élèves», s’ils mangent «seul(e) à la cantine», si des élèves «font courir des rumeurs sur [eux]» ou les ont «bousculés volontairement». Quelque soit le niveau des élèves, il leur est demandé s’ils se sont «bagarré(e) avec un ou plusieurs élèves» ou s’ils se mettent «en colère ou [sont] agressif(ve) sans savoir pourquoi ?»
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Il leur est également demandé s’ils ont reçu «des messages insultants ou menaçants» sur Internet ou les réseaux sociaux, si «des photos ou messages circulent» sur eux sans leur accord, ou encore s’ils ont «du mal à faire [leurs] devoirs», à «s’endormir» ou ont «mal au ventre ou à la tête» à cause de ce qu’ils vivent au collège ou au lycée.
Quelle organisation ?
Pour «remplir [cette] grille d’autoévaluation non nominative visant à évaluer s’ils sont susceptibles d’être victimes de harcèlement scolaire», ceux-ci auront deux heures de temps scolaire banalisées le 9 novembre, date de la journée nationale de lutte contre le harcèlement. Une seconde session est déjà prévue le mercredi 15 novembre.
Ces moments, «dont l’organisation pratique est à l’initiative de chaque école, collège et lycée», seront «prioritairement» encadrés par le professeur principal en collège et lycée.
Quel but ?
Anonymat oblige, cette étude n’aura qu’une visée statistique. La direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance du ministère de l’Education réalisera cette analyse sur la base d’un échantillonnage d’écoles et d’établissements tirés au sort.
Ce temps «sera l’occasion de mettre l’accent sur la prévention et la détection des situations de harcèlement», précise le ministère. Cette enquête devrait permettre aux équipes éducatives d’avoir une vision précise des faits de harcèlement dans leurs classes, leur école ou leur établissement. Nécessaire pour adapter leur politique de prévention et de prise en charge en fonction de ces résultats.