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Enquête

Harcèlement scolaire : derrière le suicide de Dinah, un mal-être aux causes multiples

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Très médiatisée, la mort de l’adolescente en 2021 a eu des répercussions politiques, devenant un symbole des défaillances de l’Education nationale. «Libé» révèle de nouveaux éléments remettant en question le récit qui en a été fait à l’époque.
A la lecture des centaines de pages d’auditions conduites dans le cadre de l'enquête diligentée après la mort de Dinah, le harcèlement scolaire est difficile à déceler. (Fanny Michaelis/Libération)
publié le 23 mai 2024 à 8h00

Il aura fallu plusieurs semaines avant que le rendez-vous ne se tienne. Très vite, est apparue l’envie de parler. Enfin. Mais impossible d’écarter complètement la peur et le risque. Une journaliste qui vous sollicite après pareille tempête, bien sûr, on s’en méfie. «Vous ne pensez pas aux conséquences. Pas du tout», lâche Lydie (1), finalement assise face à nous dans le cabinet de son avocat parisien, Maxime Delacarte, aux côtés de Marie (1), son ancienne collègue. «Vous», ce sont ces dizaines de reporters qui ont, des semaines durant, pointé du doigt leurs prétendues défaillances, leur prétendue faute. En passant, selon nos informations, à côté de la vraie histoire.

Lydie et Marie étaient CPE au collège Emile-Zola de Kingersheim (Haut-Rhin) lorsque Dinah Gonthier, leur ancienne élève, s’est suicidée. La jeune fille de 14 ans, qui venait d’entrer au lycée, a mis fin à ses jours dans sa chambre, dans la nuit du 4 au 5 octobre 2021. La famille médiatise alors l’affaire, parle du harcèlement scolaire que Dinah aurait subi lorsqu’elle était en quatrième et en troisième à cause de sa couleur de peau – elle avait des origines marocaines et réunionnaises – et de son homosexualité. Ses parents et son frère répondent inlassablement aux journalistes, dénonçant l’inaction des personnels du collège. Lesquels s