Harcèlement scolaire
700 000 élèves sont en moyenne victimes de harcèlement chaque année, soit deux à trois enfants par classe. Ils en resteront durablement marqués, quand les conséquences ne sont pas encore plus dramatiques. Chaque mois, «Libération» aborde ce phénomène majeur chez les mineurs.
«J’avais peur tous les jours de savoir si on allait m’appeler pour me dire qu’il était à hôpital ou qu’il était arrivé un malheur», confie Coralie. Du CE1 au CM1, son fils, Zéphyr (1) a subi du harcèlement. Trois années de douleur, dans trois écoles différentes du Val-de-Marne, et pas d’issue. A tel point que le garçon, aujourd’hui âgé de 12 ans, est déscolarisé depuis trois ans. Après une maternelle et un CP sans embûches, les choses ont basculé en CE1, lorsqu’un camarade de classe a encouragé les autres à ne pas lui parler. «C’est un enfant un peu différent, indique sa mère. Il n’est pas bagarreur alors que, là où on habite, les enfants se battent, et ils aiment tous le foot et pas mon fils.» Zéphyr est également bien plus petit et chétif que les autres.
Au fil des mois, son exclusion du groupe est de plus en plus marquée. Coralie l’assure : la maîtresse était au courant. «A aucun moment, on ne me convoque, rien ne se met en place. On me dit que c’est moi qui suis trop maman poule et que le problème, c’est mon fils. Je suis prête à tout entendre, mais qu’on me convoque, qu’on me mette en place une équipe éducative [composée de l’enseignant, du directeur, du psychologue scolaire, du médecin scolaire…, ndlr].»
Interview
La situation s’envenime avec la directrice, Coralie change son fils d’école. Rebelote : harcèlement, inaction des adultes. Zéphyr est inscrit dans une troisième école. Là, «ça devient extrêmement violent, avec tentative d’étra