Insultes, humiliations, diffusion de rumeurs… Près de trois collégiens sur dix et un lycéen sur quatre sont victimes de cyberviolence à l’école, dans un contexte de hausse des violences en ligne qui touchent particulièrement les mineurs, dévoile l’Insee ce mardi 14 octobre. Les filles en sont les premières victimes.
«Au cours de l’année scolaire 2022-2023, 23 % des lycéens ont subi au moins une fois une forme de cyberviolence en lien avec le cadre scolaire», indique l’enquête de l’Institut national de la statistique sur les cyberviolences dans les établissements scolaires et la société, menée auprès de responsables ou d’élèves au sein des établissements.
Cette violence en ligne dans les établissements du secondaire, qui se manifeste la plupart du temps sur les réseaux sociaux, «prend très souvent la forme d’une insulte, d’une moquerie, d’un surnom désagréable ou d’une humiliation, pour 21 % des collégiens et 15 % des lycéens», détaille l’enquête.
Les filles en première ligne
Le nombre de victimes de cyberviolences dans la population générale a fortement augmenté ces dernières années, mais les mineurs y sont «particulièrement exposés», pointe l’Insee, qui ajoute que «les cyberviolences s’inscrivent dans un contexte global de violence : 66 % des collégiens et 51 % des lycéens sont victimes d’atteintes verbales (un surnom, une insulte, une humiliation ou une moquerie) en ligne ou hors ligne».
Les filles en sont le plus souvent la cible : «31 % des collégiennes et 25 % des lycéennes déclarent au moins une forme de cyberviolence, contre 26 % des collégiens et 20 % des lycéens», relève l’Insee. Elles sont notamment beaucoup plus souvent visées par «la diffusion de rumeurs, de commentaires, de photographies ou de films humiliants par internet», précise l’enquête.
A lire aussi
La cyberviolence touchait 3,2 % de la population majeure en 2022, avec également une prévalence des femmes parmi les victimes. Contre le harcèlement notamment en ligne dans les établissements scolaires, le gouvernement a lancé en 2022 le dispositif de prévention et de traitement des situations Phare ; s’il a permis de mettre en lumière l’ampleur du problème, certains acteurs de l’éducation dénoncent un manque de moyens qui limite les actions possibles.