Menu
Libération
Enseignement supérieur

Harcèlement sexuel : à Clermont-Ferrand, la réaction d’une école d’ingénieurs en question après plusieurs signalements

Article réservé aux abonnés
Trois jeunes chercheuses se plaignent du traitement reçu par la direction de Clermont Auvergne INP depuis leur signalement d’un cas de harcèlement sexuel par un maître de conférences de leur laboratoire.
Sur le campus de l'Université Clermont-Auvergne, dont le Clermont INP est une composante. (Guy Christian/Hemis. AFP)
publié le 2 octobre 2023 à 6h04

«Depuis qu’on a fait le signalement, c’est pire.» Lisa (1) ne cache pas son dépit de voir son école d’ingénieurs, Clermont Auvergne INP, s’empêtrer dans un cas de harcèlement sexuel présumé. En mai 2022, cette étudiante s’est plainte du comportement de la part d’un enseignant-chercheur de l’établissement, on l’appellera Henri. Elle n’est pas seule : Hélène et Julie (1) ont elles aussi fait un signalement sur cet homme de 44 ans. Parmi ces trois étudiantes, l’une est doctorante et Henri est son directeur de thèse. Les deux autres sont doctorante et postdoctorante au sein du même laboratoire de recherche. Les faits qu’elles dénoncent posent tout autant question que la manière dont l’institution a géré leurs alertes. Pour plusieurs acteurs du dossier, elle illustre les archaïsmes qui subsistent dans l’enseignement supérieur face aux violences sexistes et sexuelles.

Contactés par Libération, plaignantes et témoins de cette affaire révélée par le média en ligne l’Informé en juillet, décrivent Henri comme un homme au comportement très dérangeant avec certaines jeunes femmes. De commentaires – tenus en public – sur les vêtements, le maquillage ou le physique, aux invitations à venir dîner à la maison, des propositions de «faire un câlin», ou des chatouilles dans le dos, Hélène racont