Harcèlement scolaire
700 000 élèves sont en moyenne victimes de harcèlement chaque année, soit deux à trois enfants par classe. Ils en resteront durablement marqués, quand les conséquences ne sont pas encore plus dramatiques. Chaque mois, «Libération» aborde ce phénomène majeur chez les mineurs.
Les insultes, les rires moqueurs, les portables braqués sur lui pour le filmer. Les souvenirs d’Elian sont remontés d’un seul coup quand il a appris la mort de Lucas, 13 ans, qui s’est suicidé le 7 janvier à Golbey (Vosges), sur fond de harcèlement scolaire et d’homophobie dans son collège, et dont la mère a estimé lundi que le harcèlement avait été «l’élément déclencheur» de son passage à l’acte. Parce que «Lucas, cela aurait très bien pu être moi», souffle Elian. Cet étudiant en BTS de 20 ans a été harcelé lorsqu’il était en troisième, dans un collège parisien. Il avait 16 ans, était au clair sur son attirance pour les garçons, «une évidence» depuis la maternelle. Cela n’avait rien de tabou dans sa famille «qui l’avait toujours su». A l’école, malgré quelques réflexions, «on me laissait tranquille. Je savais qu’on me regardait parce que j’étais gay et que je l’assumais mais ça ne me dérangeait pas». Jusqu’à ce qu’il change d’établissement pour préparer une voie professionnelle. C’est alors qu’un groupe de quatre garçons commence à l’agresser : «Ah t’es PD toi»