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Dialogue

IEP Grenoble: un comité pour apaiser après les polémiques sur «l’islamo-gauchisme»

«Islamo-gauchisme», la polémiquedossier
Universitaires, spécialistes de la lutte contre le racisme ou de la gestion de crise… Six personnes vont tenter d’éteindre les tensions au sein de l’Institut d’étude politiques isérois, secoué par des polémiques qui ont pris des dimensions nationales.
A l'entrée de Sciences-Po Grenoble, en mars 2021. (JEAN-PHILIPPE KSIAZEK/AFP)
publié le 20 janvier 2022 à 11h59

L’Institut d’études politiques (IEP) de Grenoble, depuis des mois au cœur d’une vive polémique sur la liberté d’expression, va se doter d’un comité de personnalités destiné à conseiller sa direction et à œuvrer à «la restauration d’un climat serein», fait savoir l’établissement isérois ce jeudi. L’instance, composé de six universitaires, spécialistes de questions humanitaires, de lutte contre le racisme ou de gestion de crise, est nommée pour une durée initiale de six mois, qui pourra être prolongée.

Les membres du comité, coordonné par le politologue Olivier Costa, ont été choisis «pour leur expertise dans le débat démocratique et ses enjeux actuels, la communication, la lutte contre les discriminations et pour la laïcité, leur connaissance de Sciences-Po Grenoble et du fonctionnement des Instituts d’études politiques de manière générale», précise l’IEP.

Leurs travaux viseront notamment à «garantir la qualité du dialogue parmi les enseignants et étudiants» en interne, à «faire face au défi de la liberté d’expression et de la liberté académique dans une société traversée par des tensions croissantes», «mieux prévenir les dérives de comportements minoritaires et des réseaux sociaux» et protéger la «réputation» de l’école, indique-t-elle encore.

«L’année 2021 a été une année difficile pour Sciences-Po Grenoble, dont les personnels, enseignants et étudiants ont été fortement affectés par des polémiques particulièrement éloignées de la réalité de leur quotidien», explique l’établissement. «L’aspiration à la sérénité et au retour aux fondamentaux […] est générale», ajoute-t-il, en allusion à la polémique autour de la liberté d’expression en son sein qui lui a valu des attaques de responsables politiques et une sanction financière décidée par le président de la région Auvergne Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez.

Cette «crise a profondément marqué nos équipes et nos étudiants», déplore la directrice de l’IEP, Sabine Saurugger, qui dit vouloir «désormais [aller] de l’avant, avec une série d’actions très concrètes qui seront déployées tout au long du semestre à venir et de l’année 2022».

La polémique au sujet de l’IEP Grenoble avait débuté fin 2020 par un échange de courriels véhéments entre deux de ses enseignants à propos d’une journée de débats intitulée «racisme, antisémitisme et islamophobie». L’un d’eux, le professeur d’allemand Klaus Kinzler a été suspendu en décembre par la direction pour «propos diffamatoires».