Etendus sur les pelouses, à l’ombre d’arbres centenaires, ils révisent leurs partiels qui débutent mi-mai. Inscrits en lettres, en langues, en arts ou en sciences humaines et sociales, 23 000 étudiants, dont 21 % d’internationaux de 141 nationalités, se croisent ici, sur le campus de l’université Paul-Valéry de Montpellier.
«J‘ai le budget le plus laid de France mais le plus beau campus», ironise Anne Fraïsse. Présidente de l’université, cette latiniste a depuis longtemps renoncé à la langue de bois lorsqu’elle évoque la situation de «Paul-Va» : «Un jeune qui étudie chez nous reçoit moins de dotations de l’Etat que s’il était inscrit dans la même filière à Bordeaux, Paris ou Lyon.» Aucune explication objective, selon elle, ne peut justifier un tel traitement de défaveur : «Au sein du groupe réunissant les huit universités de sciences humaines et sociales, les dotations de l’Etat ne sont pas les mêmes. Paul-Valéry se situe tout en bas ; il nous manque 16 millions d’euros par an pour être dans la moyenne de ce groupe.»
Profusion de «préfas»
Et cette année, la situation s’avère plus crispante encore : le budget 2025 a en effet été construit sans visibilité sur le montant exact de la dotati