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«Image corporelle», «violences sexuelles», «pression sociale»… Pourquoi la santé mentale des lycéennes est plus dégradée que celle des lycéens

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Selon une étude de Santé publique France, la dégradation de la santé mentale est plus importante chez les filles par rapport aux garçons. Pour la chercheuse à l’Inserm Judith van der Waerden, les biais genrés de la société expliquent cette différence.
Dans un lycée toulousain, le 19 mars 2024. (Adrien Nowak/Hans Lucas via AFP)
publié le 9 avril 2024 à 18h43

L’étude de Santé publique France, parue ce mardi 9 avril, est claire : la santé mentale des adolescents est moins bonne chez les lycéens que chez les collégiens – le sentiment de solitude éprouvé ces douze derniers mois est plus présent chez les premiers que chez les collégiens (27 % contre 21 %). Si ce constat vient confirmer celui de nombreux autres rapports qui alertent sur la santé psychique chez cette tranche d’âge qui se détériore depuis 2018, une donnée marque : cette dégradation serait plus marquée chez les jeunes filles et creuserait ainsi l’écart déjà observé auparavant avec les garçons. Ainsi 31 % des lycéennes interrogées affirment avoir eu des pensées suicidaires au cours de douze derniers mois, contre 17 % de lycéens (9 337 élèves du secondaire ont été sondés en 2022).

Judith van der Waerden, dont les travaux portent notamment sur le développement de l’enfant et la santé mentale, est chargée de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).

A quoi est dû cet écart entre les filles et les garçons ?

Il n’y a pas une seule et unique raison qui explique que ce déclin de la santé mentale touche plus les filles que les garçons à partir de l’adolescence. Parmi les causes, on peut notamment citer le fait que les filles sont plus confrontées à des facteu