Menu
Libération
Interview

Inégalités scolaires dès la maternelle : «Les pratiques quotidiennes des classes favorisées se rapprochent davantage du schéma de l’école»

Réservé aux abonnés

Aisance à l’oral, association du travail et du plaisir, affirmation de soi… Coauteur d’une nouvelle étude qui montre que les disparités à l’école en fonction de la classe sociale commencent dès la maternelle, Sébastien Goudeau décrypte les résultats de ses travaux.

«Différents modes de socialisation vont se cristalliser dans la salle de classe», explique le chercheur. (Sandrine Mulas/Hans Lucas. AFP)
Publié le 08/07/2023 à 8h48, mis à jour le 12/07/2023 à 9h46

Une étude française, publiée dans la revue scientifique Journal of Experimental Psychology, apporte un nouvel éclairage sur l’effet des disparités socio-économiques sur la réussite scolaire dans les écoles maternelles. Les chercheurs, qui ont enregistré les cours de plusieurs classes de grande section en Poitou-Charentes, relèvent que «l’éducation de la petite enfance offre des opportunités inégales d’engagement aux enfants issus des milieux socio-économiques plus ou moins favorisés». Sébastien Goudeau, chercheur en psychologie sociale à l’université de Poitiers et coauteur de l’étude, décrypte pour Libération les résultats de ses travaux.

Quelles sont les inégalités que vous avez identifiées dans les classes de grande section ?

Nous avons constaté que la probabilité de prendre la parole spontanément, de couper la parole, ou même d’être interrogé, varie selon l’origine sociale des enfants. Les enfants issus des classes favorisées prennent la parole plus fréquemment et plus longtemps.

Est-ce que la maîtrise de la langue est un facteur déterminant dans ce décalage de prise de parole ?

Le niveau de langue est un facteur important mais il n’est pas le seul. Bien parler influence évidemment les comporteme