«Le home, c’était pour moi un calvaire.» Ce jeudi 10 avril au matin, à l’initiative de la sénatrice écologiste Raymonde Poncet-Monge, Guillaume Kouyouri a poussé les portes du Sénat, à plus de 7 000 kilomètres de chez lui, pour raconter une partie de son enfance. De 1964 à 1970, ce kali’na a été, comme des centaines d’autres Amérindiens de Guyane, envoyé dans un «home indien», un pensionnat catholique soutenu par l’Etat français. «J’ai été arraché à ma famille dès l’âge de 4 ans pour apprendre une langue, une culture, une civilisation qui n’étaient pas les miennes, détaille le sexagénaire, au pupitre face à quelques journalistes et devant deux grands drapeaux de la France et de l’Union européenne. Si je suis là ce matin, c’est pour vous dire à quel point on a subi et à quel point j’ai souffert.»
Très peu connus dans l’Hexagone, les homes indiens ont marqué des générations de Guyanais. Créés par l’Eglise en Guyane à partir de 1935, ils visaient à «évangéliser les populations autochtones» et à «dispenser une éducation