En pleine année scolaire et au beau milieu de l’hiver, Bakary (1), 17 ans, risque de se retrouver à la rue. Ce lycéen longiligne au regard perdu doit normalement quitter ce mardi 11 février son appartement dans le centre de Paris. «Je n’ai nulle part où aller, je ne sais pas ce que je vais devenir, je n’arrive plus à me concentrer», glisse, la mâchoire crispée, cet élève en première année de CAP en «réalisations industrielles en chaudronnerie» (RIC).
Comme 103 autres jeunes âgés de 16 à 25 ans, Bakary faisait jusqu’ici partie du programme «Dispositif lycéen» mis en place il y a dix ans dans la capitale à l’initiative du Réseau Education sans frontières (RESF) face au nombre croissant de jeunes étrangers scolarisés et à la rue. Financé à 70 % par l’Etat et à 30 % par la mairie de Paris, le dispositif permettait à ces migrants en attente de régularisation d’être hébergés en colocation dans des logements individuels, le temps de terminer leurs études et de gagner en autonomie. Le tout avec un suivi social, psychologique, juridique et un accompagnement éducatif.
Une scolarité stoppée net
Mais fin novembre, les associations Aurore et Urgences jeunes, qui gèrent le programme, tombent des nues en apprenant la décision de la préfecture d’Ile-de-France de mettre fin à sa subvention annuelle. Même surprise du côté de la mairie de Paris, qui assure ne pas en avoir été informée en amont et être dans l’incapacité de se substituer à l’Etat pour poursuivre le projet. «On a déjà 400 jeunes isolés du même pro