Une retraitée sort d’une boulangerie, tarte aux pommes à la main, tout près de la place de la Liberté. La mairie de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) organise un rassemblement sur cette place en fin de journée, lundi 16 octobre. La ville «honore» la mémoire de Samuel Paty, tué il y a trois ans : «Un symbole de la liberté d’expression, son nom restera à jamais gravé dans le cœur des Conflanais», écrit-elle dans un communiqué. La retraitée hésite un moment, cherche ses mots.
«Il y a des lieux qui me rappellent son existence, comme le collège mais aussi certaines rues que nous avions empruntées durant la marche blanche. C’était tellement fort. Je ne pensais pas participer à l’hommage ce soir ; on ne l’oublie pas mais on en parle moins entre nous. La mort récente du professeur dans le lycée à Arras est bouleversante. Forcément, on fait le lien.» Sa fille, qui habite dans une ville à côté, Cormeilles-en-Parisis, a demandé à son patron une autorisation pour sortir un peu plus tôt du bureau. Sa mère lui a demandé de l’accompagner au rassemblement.
Des cicatrices indélébiles
Un lundi et un double hommage. Deux profs assassinés : Dominique Bernard, vendredi 13 octobre à Arras, et Samuel Paty, le 16 octobre 2020. Tous les lycéens et collégiens du pays ont commencé la journée à 10 heures, et une minute de silence a été observée à 14 heures. Elisabeth Borne et le ministre de l’Education nationale, Gabriel Attal, ont participé à une cérémonie au collège du Bois d’Aulne. C’est là où Samuel Paty