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La région Ile-de-France vote une nouvelle subvention pour le lycée Stanislas

Valérie Pécresse a recommandé à la région d’approuver une nouvelle subvention de près de 400 000 euros pour l’établissement épinglé en janvier par un rapport sur des dérives et tandis que la ville de Paris a suspendu tout financement.
Devant l'entrée du collège Stanislas, dans le VIe arrondissement de Paris, le 15 janvier. (Denis Allard/Libération)
publié le 29 mai 2024 à 16h20
(mis à jour le 30 mai 2024 à 13h39)

Qu’importent les polémiques, pas question d’arrêter de subventionner l’établissement privé. Ce jeudi 30 mai, le Conseil régional d’Ile-de France a, à l’invitation de Valérie Pécresse, renouvelé une dotation controversée au lycée privé parisien Stanislas accusé de nombreuses dérives notamment homophobes, et largement financé par l’argent public.

Devant les élus du conseil régional, Valérie Pécresse a recommandé le vote, jeudi, de cette subvention en se disant «pleinement rassurée» par les conclusions d’une mission de contrôle de l’inspection académique sur les dysfonctionnements constatés dans cet établissement privé catholique parisien. Elle a insisté sur le fait que ce «forfait d’externat» – qui permet de couvrir les dépenses matérielles (chauffage, éclairage…) et de personnel (administratif, entretien) – était une dépense «obligatoire» pour les collectivités locales à partir du moment où l’établissement est reconnu par l’Etat. Stanislas avait reçu à ce titre 1,3 million d’euros pour l’année scolaire 2022-2023. L’établissement avait également reçu 487 000 euros de subventions facultatives de la région en 2023, un niveau astronomique, selon les spécialistes.

L’opposition s’est elle prononcée pour la suspension de cette enveloppe de près de 400 000 euros. Valérie Pécresse «a pris un engagement lorsque le rapport venait d’être rendu public en janvier d’auditionner le recteur d’académie de Paris avant de verser tout nouvel argent public au lycée Stanislas. Cet engagement n’a pas été tenu», a réagi auprès de l’AFP la conseillère communiste Céline Malaisé.

«Dérives dans l’application du contrat d’association»

Dans un rapport publié en janvier, le ministère de l’Education nationale avait épinglé «des dérives dans l’application du contrat d’association» de l’établissement avec l’Etat, dont l’obligation de suivre des cours de catéchisme, ce qui est contraire à la loi. Ce rapport relevait également que «certains catéchistes expriment des convictions personnelles qui outrepassent les positions de l’Eglise catholique, par exemple sur l’IVG» ou qui sont «susceptibles d’être qualifiées pénalement sur l’homosexualité».

Valérie Pécresse a relevé mercredi que le bénévole qui avait tenu des propos «susceptibles d’être qualifiés pénalement en raison de leur homophobie» a été «immédiatement sanctionné et écarté» de l’école. L’ex-candidate LR à l’élection présidentielle a aussi déclaré que le «fonctionnement régulier de Parcoursup a été rétabli», que «le règlement intérieur qui avait été jugé excessivement genré a fait l’objet d’une refonte» ou que «les temps de catéchèse ont été clairement distingués des temps de culture générale sur le fait religieux».

Enveloppe la plus importante de la région pour un lycée privé

«La région a été exemplaire dans son devoir de vigilance, dans la lutte contre le sexisme et l’homophobie», a jugé Valérie Pécresse. «L’ensemble de ces décisions est de nature à pleinement nous rassurer sur la mise en œuvre des préconisations du rapport d’inspection et me conduira à vous proposer demain le vote du solde du forfait d’externat pour le lycée Stanislas», a-t-elle conclu. «J’ai toujours des doutes sur la véracité de ses propos», a réagi Céline Malaisé, qui dit avoir demandé à Valérie Pécresse de lui transmettre «l’ensemble des démarches» qu’elle avait pu faire «depuis les premières alertes en juillet 2022». «Elle ne m’a rien transmis, donc ces preuves, nous ne les avons pas», a-t-elle insisté.

Le 31 janvier, la région a déjà voté une première enveloppe de 917 000 euros, la plus importante de la région pour un lycée privé. A l’inverse, la mairie de Paris avait annoncé dès janvier la suspension du financement de l’école Stanislas dans l’attente de «clarifications» de l’Etat.

Mise à jour le jeudi 30 mai à 13 heures 40 avec l’officialisation du vote.