Une déclaration choc pour sa première intervention dans les médias. Le nouveau locataire de la Rue de Grenelle, nommé la semaine dernière, a jugé «extrêmement inquiétante» la situation des écoles françaises au micro de France Inter ce mercredi matin. Edouard Geffray a alerté sur trois de ses priorités : «le niveau», les «inégalités sociales et scolaires» et la «santé», notamment psychique des élèves.
Analyse
Interrogé sur les 4 000 suppressions de postes prévues par le projet de loi de finances 2026 à l’aune de ce constat alarmant, Geffray a fait valoir qu’il y aurait en France «un million d’élèves de maternelle et primaire en moins entre 2018 et 2028» et que si le gouvernement avait suivi l’évolution démographique, il aurait même «dû retirer 8 000 ou 9 000 postes».
«Contraintes budgétaires»
Egalement interpellé sur le ralentissement des postes d’AESH, les accompagnants d’élèves en situation de handicap – dont 1 200 recrutements sont prévus par le budget 2026, contre 2 000 l’an dernier, malgré un manque dans les classes –, le ministre a admis que le gouvernement «a évidemment des contraintes budgétaires» mais aussi «des contraintes de vivier» et d’«attractivité» pour cette profession peu rémunérée. Des sujets sur lesquels il a promis de «se pencher au cours des prochains mois».
Edito
Sur la question de la qualité pédagogique, il a rappelé qu’une réforme de cette formation et du recrutement des enseignants entrait en vigueur. Celle-ci va ramener les concours enseignants à bac + 3 au lieu de bac + 5, les étudiants étant ensuite élèves fonctionnaires pendant un an puis fonctionnaires stagiaires l’année suivante. Le projet de loi de finances prévoit plus de 8 000 postes de fonctionnaires stagiaires, qui sont rémunérés.
«Qualité pédagogique»
Septième ministre à occuper le poste en trois ans, Edouard Geffray a ajouté vouloir «travailler sur la qualité pédagogique du service public de l’enseignement» et particulièrement «changer de braquet sur la formation continue». Il a par ailleurs insisté sur le fait qu’«à la rentrée de 2026, si on parle en moyenne, on aura 21 enfants par classe dans le premier degré» soit «le chiffre le plus bas d’élèves par classe jamais connu en France».
Témoignages
«Je suis là pour à la fois voir ce qu’on peut faire, comment résoudre les problèmes, préparer la rentrée prochaine», a poursuivi Edouard Geffray. «C’est ça l’urgence, pour l’instant, il nous faut un budget», a conclu le nouveau ministre de l’Education nationale, alors que le projet de loi des finances est en cours d’examen en commission à l’Assemblée.