Des groupes «constitués en fonction des besoins des élèves». Telle a été la formulation retenue dans l’arrêté publié au Journal officiel ce dimanche 17 mars portant sur la mise en place des «groupes» en mathématiques et en français au collège, un dispositif controversé souhaité par le gouvernement.
L’arrêté en question rappelle que ces dispositions «entrent en vigueur à compter de la rentrée scolaire 2024 pour les classes de sixième et de cinquième et à compter de la rentrée scolaire 2025 pour les classes de quatrième et de troisième».
«Les groupes sont constitués en fonction des besoins des élèves identifiés par les professeurs. Les groupes des élèves les plus en difficulté bénéficient d’effectifs réduits», indique l’arrêté. «Les enseignements communs de français et de mathématiques, sur tout l’horaire, sont organisés en groupes pour l’ensemble des classes et des niveau du collège», selon le texte.
Reportage
«Par dérogation, et afin de garantir la cohérence des progressions pédagogiques des différents groupes, les élèves peuvent être, pour une ou plusieurs périodes, une à dix semaines dans l’année, regroupés conformément à leur classe de référence pour ces enseignements», est-il encore précisé. La composition de ces groupes sera en outre «réexaminée au cours de l’année scolaire, notamment à l’occasion des regroupements, afin de tenir compte de la progression et des besoins des élèves».
«Tri»
En décembre, Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation nationale, avait annoncé la création de ces groupes, qualifiés de «groupes de niveau», dans le cadre du «choc des savoirs», ensemble de mesures visant à élever le niveau des élèves. Cette mesure avait suscité les protestations des syndicats enseignants, qui pointent un risque de «tri» des élèves.
Après des semaines de consultations, l’actuelle ministre de l’Éducation Nicole Belloubet a annoncé la semaine dernière une «certaine souplesse» dans la mise en place de ces groupes, qu’elle préfère qualifier de «groupes de besoin», en évoquant la possibilité de «rassembler les élèves en classe entière» à certains moments.
Education
«Qu’importe le nom, pourvu qu’il y ait la mesure», a indiqué Gabriel Attal cette semaine. Lors d’une réunion en visio avec les chefs d’établissements jeudi, le Premier ministre et la ministre de l’Education nationale ont précisé que les regroupements en classe entière pourraient aller «jusqu’à dix semaines au cours de l’année».