Menu
Libération
Collège

Le brevet ne sera finalement pas obligatoire en 2025

Contrairement à ce qu’avait annoncé l’ex-ministre de l’Education nationale Gabriel Attal, les modalités de l’examen ne seront pas modifiées avant un an, a indiqué la rue de Grenelle ce lundi 16 septembre. En cause : l’absence de gouvernement.
Il faudra donc attendre un an avant que les épreuves terminales ne comptent pour 60 % de la note finale, contre 50 % actuellement. (Antoine Dumont/Divergence)
publié le 16 septembre 2024 à 17h04

Pour le «choc des savoirs» vanté par Gabriel Attal, on repassera. Le brevet ne sera finalement pas obligatoire en 2025 pour accéder au lycée, a indiqué ce lundi 16 septembre le ministère. Contrairement à ce qu’avait affirmé l’ex-ministre de l’Education nationale, cette décision – prise en décembre 2023 dans la foulée de la publication du dernier classement international Pisa montrant une «baisse inédite» des performances des élèves après la crise du Covid – est finalement reportée à 2026. Fin août, sa successeuse, Nicole Belloubet, avait annoncé que l’arrêté pour modifier le diplôme national du brevet (DNB) était «gelé» en raison de l’attente de la nomination d’un gouvernement. «Tant que l’arrêté n’est pas sorti, il n’est plus possible de le faire appliquer dans l’année en cours parce qu’il faut au minimum un an entre sa sortie et sa mise en œuvre», justifie la rue de Grenelle à Libération. Depuis cette rentrée, les élèves qui n’ont pas obtenu leur DNB (14,4 % en 2024) à la fin de leur troisième peuvent en revanche intégrer une nouvelle classe «prépa-lycée» ou «prépa-seconde», expérimentée dans un lycée de chaque département. Et ce sur la base du volontariat durant la phase pilote. Objectif, «consolider leur niveau, rattraper leur retard et être mieux armés pour la suite», avait plaidé Gabriel Attal.

Les modalités d’évaluation du brevet, qui doivent aussi évoluer, ne le seront pas non plus avant 2026, contrairement à ce qu’avait annoncé Nicole Belloubet fin août. Il faudra donc encore attendre une année avant que les épreuves terminales ne comptent pour 60 % de la note finale (au lieu de 50 % aujourd’hui) et le contrôle continu pour 40 %.

Enseignants et chefs d’établissement craignent que cette réforme empêche de nombreux élèves d’aller au lycée, d’autant que les résultats au brevet ont déjà baissé en 2024 après la fin des correctifs académiques, décidée par Gabriel Attal, qui permettait d’intervenir sur les résultats d’une académie. Le taux de réussite était cette année de 85,6 %, 3,5 points de moins que l’année précédente.

C’est le deuxième volet du «choc des savoirs» qui est donc mis à mal. Selon les chiffres rendus publics la semaine dernière par des syndicats de professeurs et de chefs d’établissement, un tiers des collèges seulement a mis en place les «groupes de besoins» de français et mathématiques en sixième et cinquième, voulus par Gabriel Attal.