Il est 11 h 30 passés, et la récré s’attarde, sous le beau soleil de juin, à Lezennes, dans la banlieue de Lille. Une institutrice claque dans ses mains, et arrache des naturalistes en herbe à leur observation des insectes nichés sous une racine d’arbre : il est temps de retourner en classe. Pourtant, on est un mercredi matin : dans la très grande majorité des communes de France, c’est jour de relâche pour les écoliers, maternelle et primaire confondus. Pas à Lezennes, l’une des trois communes du Nord à être restée sur le rythme des 4,5 jours. Dans le guide municipal de l’enfance, la couleur est annoncée : «La semaine de cours est organisée sur huit demi-journées dont cinq matinées du lundi au vendredi. Les matinées sont plus longues (3 heures 30) que les après-midi (2 heures 30) pour favoriser les apprentissages.»
Pile dans la lignée de ce que disent les chronobiologistes. L’après-midi ainsi libéré, le lundi, le mardi ou le jeudi, selon l’école où les 301 élèves sont inscrits, est consacré aux NAP (Nouvelles activités périscolaires), organisées par la mairie. Car les professeurs des écoles, eux, n’augmentent pas leur temps de travail : ils restent sur 27 heures de présence par semaine.
Le maire socialiste de Lezennes, Didier Dufour, assume sa singularité : «Les 4,5 jours sont devenus notre projet éducatif : 90 % des enfants venaient aux NAP et c’est toujours vrai aujourd’hui. C’est une forme d’éducation populaire. On trouve ça bien, et on est constant.» Il souri