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Le dernier lycée musulman sous contrat d’association avec l’Etat, Al-Kindi, perd son statut

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La préfète d’Auvergne-Rhône-Alpes a annoncé vendredi 10 janvier la résiliation des contrats d’association liant l’Etat au groupe scolaire situé près de Lyon, en raison de «manquements pédagogiques», «administratifs» et d’«atteintes aux valeurs de la République».
Devant le groupe scolaire Al-Kindi, à Décines-Charpieu, le 6 décembre 2024. (Arnaud Finistre/AFP)
publié le 12 janvier 2025 à 15h50

«C’est un choc d’une grande violence pour les musulmans de notre pays», résume Sefen Guez Guez, l’un des avocats de la cité scolaire musulmane privée Al-Kindi, située à Décines-Charpieu, dans la métropole lyonnaise. Vendredi 10 janvier, la préfète d’Auvergne-Rhône-Alpes, Fabienne Buccio, a annoncé la résiliation des trois contrats d’association qui liaient une partie de l’école, du collège et toute la partie lycée d’Al-Kindi à l’Etat depuis 2012. Cette décision, qui signe la fin des subventions pour cet établissement de plus de 620 élèves, de la primaire à la terminale, s’appliquera au 1er septembre 2025.

Al-Kindi est ainsi le dernier lycée musulman privé à perdre son contrat avec la puissance publique depuis la rupture, fin 2023, de celui qui liait le lycée Averroès de Lille avec l’Etat. Il ne reste désormais qu’une classe de seconde musulmane sous contrat avec l’Etat dans une école à Marseille.

«Opacité et confusion»

Dans son courrier, la préfète justifie sa décision par une série de «manquements et dysfonctionnements» présumés relevés lors d’une inspection académique, à la suite d’un contrôle surprise le 4 avril. «Le cinquième en huit mois, parmi les onze inspections en dix ans», remarquait Hakim Chergui, cofondateur du groupe scolaire Al-Kindi et avocat au barreau