Une seconde lame plus inquiétante encore que les confinements successifs : passé la délicate adaptation des services de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) à cette période inédite, ce sont davantage les conséquences à long terme de l’épidémie de Covid-19 que craint l’Observatoire national de la protection de l’enfance (ONPE). Son quinzième rapport, remis mercredi au secrétaire d’Etat chargé de l’enfance et des familles, Adrien Taquet, alerte sur l’augmentation déjà tangible depuis le début de la crise sanitaire des placements et des informations préoccupantes, qui signalent la mise en danger d’un mineur auprès du département responsable.
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«On a l’impression que la période la plus difficile est à venir, à cause d’effets différés de cette crise sanitaire», résume Magali Fougère, magistrate chargée de mission auprès de l’ONPE, l’une des autrices du rapport. Pour cause, des cas de maltraitance et de mise en danger, passés sous les radars pendant les deux confinements, ont été signalés «à retardement, à partir de septembre 2020». Des prises en charge à assumer pour la protection de l’enfance, qui suivait en 2019 environ 312 500 mineurs et 24 700 jeunes majeurs en France, hors Mayotte.
«Phénomènes de sureffectif»
Dans le détail, trois quarts des départements ayant répondu à l’enquête flash lancée par l’ONPE en avril ont fait remonter une augmentation depuis le début de la crise sanitaire des