Encore une fois, le rectorat de Versailles semble ne pas avoir été à la hauteur. Le père d’une fillette de 11 ans accuse les représentants de l’académie du sud de la région parisienne de lui avoir envoyé une lettre «menaçante» après le dépôt d’une plainte contre X en mars pour des faits d’attouchements sexuels, a révélé BFMTV ce vendredi 22 septembre. Après avoir signalé à la direction de son école des Yvelines des soupçons d’attouchements de la part d’un animateur périscolaire, l’homme assure n’avoir jamais eu aucune réponse de la part de la directrice.
Pire, celle-ci aurait été au courant de l’histoire avant la famille mais ne l’aurait jamais prévenue. La fillette serait revenue en pleurs après une pause et aurait raconté avoir été victime d’attouchements. C’est le responsable municipal en charge du périscolaire qui a appelé le père. Ce dernier a immédiatement récupéré sa fille et affirme avoir voulu s’entretenir avec la directrice, d’abord introuvable. Deux jours plus tard, l’homme porte plainte et tente de nouveau de contacter la directrice, sans succès. Une rencontre a finalement lieu le lendemain mais tourne court, la directrice prenant peur et refusant d’échanger «dans ces conditions».
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Après l’envoi d’un mail dénonçant «la non-prise en compte de la très grave situation rencontrée» par sa fille, «suite aux attouchements répétés qu’elle a subis», resté sans réponse, le père de famille reçoit finalement une lettre, début mai, de la part du rectorat, dont les termes sont en partie les mêmes que ceux adressés à la famille de l’adolescent harcelé dans son lycée, qui s’est suicidé chez lui à Poissy le 5 septembre.
Dans le courrier, le rectorat affirme «que la procédure en vigueur dans ce cas de figure a été entièrement respectée». «Aussi, dans l’intérêt de votre enfant et par souci d’exemplarité à son égard, je vous enjoins d’adopter désormais une attitude constructive et respectueuse envers les autres membres de la communauté éducative et plus largement tout personnel de l’Education nationale qui œuvrent à la prise en charge de votre fille et agissent au mieux à son égard.» L’animateur mis en cause aurait été suspendu le 15 mars.
Une enquête ouverte
Une enquête est ouverte depuis mi-mars 2023 du chef d’ «agression sexuelle sur mineur de 15 ans», a indiqué vendredi 22 septembre le parquet de Versailles, concernant la famille qui s’est plaint auprès du rectorat d’attouchements sexuels présumés commis sur leur fille. Le ministère public a également confirmé que les faits s’étaient déroulés à Andrésy (Yvelines).
Le ministre de l’Education, Gabriel Attal, a déjà réagi dans un communiqué ce vendredi matin, en «condamnant fermement» les termes de ce courrier du rectorat. Le texte précise également que «d’autres courriers de ce type ont été envoyés à plusieurs familles» par l’académie de Versailles, d’après l’audit sur le sujet lancé par Attal. Le ministre rencontrera lundi le nouveau recteur récemment nommé pour faire «toute la transparence sur l’ampleur de cette pratique, d’y mettre un terme et d’en tirer toutes les conséquences».
La rectrice en poste lors de ces deux affaires, Charline Avenel, a depuis pris la tête du groupe d’enseignement supérieur privé, Ionis.
Mise à jour : à 9 h 41, la rectrice de Versailles en poste au moment des deux affaires a depuis quitté sa fonction.
Mise à jour : à 14 h 16, le parquet de Versailles confirme qu’une enquête est ouverte depuis mi-mars.