Le tribunal administratif de Nice, saisi en référé, a suspendu ce vendredi 19 avril l’exécution de l’arrêté de fermeture du collège musulman Avicenne, qui avait été épinglé par la ministre de l’Education, Nicole Belloubet, le 26 février, pour des «financements opaques». Dans son ordonnance, le tribunal a expliqué que les «erreurs et imprécisions» relevées dans la comptabilité de ce collège privé hors contrat ouvert en 2015 et accueillant une centaine d’élèves n’étaient «pas de nature à justifier la fermeture définitive de l’établissement».
Le 14 mars, le préfet des Alpes-Maritimes, Hugues Moutouh, avait ordonné la fermeture en fin d’année scolaire de ce collège sans remettre en cause la qualité de l’enseignement mais en dénonçant «des financements opaques et des irrégularités financières manifestes». Conformément à la loi de 2021 contre le séparatisme, le collège doit informer l’administration de l’origine de ses financements. Mais après des mois d’échanges infructueux avec la préfecture, les tableaux de contributions présentés début mars étaient encore trop imprécis.
Lors de l’audience mardi, en présence de dizaines d’élèves et de parents, l’association Avicenne, émanation de l’Union des musulmans des Alpes-Maritimes (Umam) et gestionnaire du collège, avait reconnu «des erreurs» dans sa comptabilité mais dénoncé «un acharnement». L’avocat de l’association, Sefen Guez Guez, avait également évoqué une décision «disproportionnée et injuste», d’autant que le collège est situé dans un quartier défavorisé de Nice et que sa fermeture risquait de renvoyer la plupart des élèves vers le collège public voisin, déjà saturé.