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Libération
Air de déjà-vu

Les enfants du ministre de l’Education nationale sont scolarisés «aussi bien dans le public que dans le privé»

Lors d’une interview sur BFM TV jeudi 30 octobre, Edouard Geffray, embarrassé, a laissé entendre que plusieurs de ses enfants étaient inscrits dans un établissement scolaire privé. Sa prédécesseuse Amélie Oudéa-Castéra avait fait l’objet d’une polémique pour le même motif.

Le ministre de l'Education nationale, Edouard Geffray, le 13 octobre 2025 à Matignon. (Denis Allard/Libé ration)
Publié aujourd'hui à 9h06

La déclaration est confuse, mais se veut transparente. Interrogé jeudi 30 octobre sur BFM TV pour savoir où sont scolarisés ses enfants, le ministre de l’Education nationale a répondu «en avoir» «des deux côtés […], aussi bien dans le public que dans le privé». Edouard Geffray a justifié ce choix auprès de la chaîne d’information en continu, affirmant que «les enseignements y sont par nature les mêmes et doivent être les mêmes».

Ces précisions sur la scolarisation de cinq enfants interviennent alors même que le ministère de l’Education nationale dit avoir mené plus de 850 contrôles dans les établissements scolaires privés sous contrat avec l’Etat, après l’onde de choc déclenchée par le scandale de l’affaire Notre-Dame de Bétharram.

«Si je n’avais pas confiance dans l’école publique, je n’y aurais pas dédié un tiers de ma vie professionnelle et je ne serais pas ministre aujourd’hui. Le reste, ça relève de configurations personnelles», a balayé Edouard Geffray. Le ministre s’est aussi positionné en «garant de l’universalité de l’enseignement […] et de la protection des élèves», assurant «être là pour tous les élèves de ce pays».

Plan «Brisons le silence»

Ces explications renvoient à un autre épisode qui avait agité la Rue de Grenelle au début de l’année 2024. Amélie Oudéa-Castéra, fraîchement nommée ministre de l’Education nationale, avait déclenché une polémique nationale lors de sa première sortie, en expliquant son choix de mettre ses enfants à l’école privée parisienne Stanislas par le «paquet d’heures non remplacées» dans le public. Moins d’un mois après sa nomination, elle avait été réaffectée aux Sports, son portefeuille d’origine.

Les révélations d’Edouard Geffray sur la scolarisation de ses enfants ont été faites à l’occasion d’une présentation du plan «Brisons le silence», initié en mars par le ministère de l’Education nationale, sous l’impulsion de sa prédécesseuse Elisabeth Borne. Après les révélations sur des violences physiques et sexuelles sur d’anciens élèves de Notre-Dame-de-Bétharram et dans d’autres établissements privés en France, le plan prévoyait notamment que 40 % des établissements privés sous contrat – la France en compte environ 7 500, en grande majorité catholiques – seraient inspectés dans les deux prochaines années. «On sera comme prévu à 1 000 contrôles d’ici la fin de l’année et 40 % du privé sous contrat aura été contrôlé d’ici 2027», a déclaré jeudi le nouveau locataire de la rue de Grenelle, pour conclure son intervention.