Ce devait être leur grand moment. Dans une unité syndicale rare, les professeurs de lycées professionnels avaient décidé, il y a trois semaines, d’appeler à la grève ce mardi. Un mouvement d’ampleur qui devait permettre d’alerter l’opinion sur la réforme à venir de la voie professionnelle – qui concerne tout de même un tiers des lycéens – et les nombreuses craintes qu’elle provoque sur le terrain. Entre-temps, ce mouvement social est devenu un appel à la grève interprofessionnelle pour des hausses de salaires, éclipsant le combat d’un secteur mal aimé.
Mais visible ou pas, la mobilisation reste intacte. Parmi les projets d’Emmanuel Macron – dans une réforme aux contours encore très flous – il en est un qui inquiète particulièrement : l’augmentation annoncée de 50 % du temps passé en stage. Proposer à des adolescents se destinant à apprendre un métier de passer plus de temps en entreprise, l’idée peut sembler on ne peut plus sensée. Et pourtant.
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Les critiques sont d’abord d’ordre pratique : les stages, encore faut-il les trouver. «L’an dernier, j’ai pris le temps d’aller démarcher les entreprises, j’ai dû en faire 20 ou 25, et j’ai trouvé trois stages. On était en sortie de Covid, mais la situation perdure. Dans le domaine administratif, c’est compliqué. Pourtant, on est dans une ville préfecture», raconte Fabien Mélanie, professeur de lettres-histoire dans un lycée professionnel de Laon (Aisne).
Manque de mobilité
Dans certains secteurs, les élèves cherchent eux-mêmes une entreprise, mais