Sans surprise, les réactions ne se sont pas fait attendre. Au lendemain de l’entretien de la ministre des Solidarités et des Familles, Aurore Bergé, annonçant dans la Tribune Dimanche des «travaux d’intérêt général» pour les «parents défaillants», la gauche s’insurge. A commencer par LFI. «C’est une idée indigne, qui vise à culpabiliser ou à rendre responsables des parents qui, je crois, pour l’immense majorité d’entre eux, veulent le meilleur pour leurs enfants», a déploré ce lundi 11 décembre Manuel Bompard, le coordinateur politique des insoumis, sur France 2. Pour le député, «on renforcera l’autorité des parents quand on leur permettra aussi d’avoir des conditions de vie […] acceptables, en leur permettant d’avoir un salaire qui leur permet de vivre de leur travail, qui leur permet aussi d’être un exemple pour leurs enfants». Pour les parents rencontrant des difficultés dans l’exercice de leur autorité, «je préfère qu’on ait des dispositifs pour les aider plutôt que pour les pointer du doigt», a-t-il complété.
La pauvreté, «le vrai problème»
Même son de cloche chez l’eurodéputée et tête de liste écologiste pour les européennes Marie Toussaint pour qui «le vrai problème, c’est la pauvreté d’un certain nombre de familles». «Quand on constate le fait que la pauvreté explose, ce qu’on doit faire, c’est non pas pénaliser et réprimer encore un peu plus les parents, mais c’est venir à leur aide, à leur soutien», a-t-elle argumenté sur Sud Radio. «Or on a un gouvernement qui refuse de lutter contre la pauvreté», a-t-elle regretté, observant que «très souvent, on place les enfants des pauvres».
Des sanctions pour les parents défaillants ? ➡ "J'attends une politique de soutien aux familles plutôt que de stigmatisation"
— franceinfo (@franceinfo) December 11, 2023
🗨 Jérôme Guedj, député PS-Nupes pic.twitter.com/XgTpXlxUEA
Par rapport à une suspension des allocations familiales, «on pense que c’est une mesure plus douce, plus sympathique», a nuancé le député PS Jérôme Guedj sur France Info, tout en relevant que «là aussi on fragilise les familles». «Tous les réseaux d’aide à la parentalité voient leurs moyens diminuer du fait de la suppression des emplois aidés», a-t-il noté, refusant également la «stigmatisation» de certaines familles.
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Fidèle à la tradition sarkozienne «un fait divers, une proposition de loi», Aurore Bergé a annoncé dimanche la mise en place de «travaux d’intérêt général pour les parents défaillants» et la création d’une commission qui fera des «propositions concrètes» pour «relever les défis de la parentalité». Mis en cause lors des émeutes de jeunes qui ont eu lieu l’été dernier après la mort de Nahel, lesdits «parents défaillants» pourraient aussi faire l’objet d’amendes, explique Aurore Bergé, s’ils ne se présentent pas «aux audiences qui concernent leurs enfants» ou bien lorsque leurs garçons ou leurs filles sont «coupables de dégradations».