Menu
Libération
Ecole

L’établissement scolaire Notre-Dame de Bétharram, une institution ébranlée par des accusations de violences

Article réservé aux abonnés
Affaire Notre-Dame de Bétharramdossier
Dossiers liés
Le groupe privé catholique, visé par 33 plaintes d’anciens élèves pour des faits de violences morales, physiques et sexuelles qui se sont déroulés entre les années 70 et 90, est réputé pour la réussite scolaire qu’il assurait mais également son éducation sévère auprès des notables et locaux du Sud-Ouest.
L'ensemble scolaire catholique privé Notre-Dame de Bétharram (Pyrénées-Atlantiques). (LAaurent Ferriere/Hans Lucas. AFP)
publié le 29 février 2024 à 6h40

La menace, récurrente, pesait sur les élèves turbulents du Sud-Ouest : «Si tu ne bosses pas, tu vas finir à Bétharram.» Au bord du gave de Pau, dans une vallée des Pyrénées, entre Pau et Lourdes (Pyrénées-Atlantiques), s’élèvent encore les austères parois en granit de l’ancien Institut Notre-Dame de Bétharram. Au fil des décennies, avant que 33 plaintes pour agressions physiques, sexuelles et viols ne soient déposées auprès du procureur de la République de Pau début février, l’ensemble scolaire catholique regroupant école, collège et lycée s’était forgé une solide réputation. Créé en 1837, l’établissement, renommé le Beau-Rameau en 2009, était connu pour la réussite scolaire qu’il assurait, mais aussi sa rigueur, voire sa sévérité.

«On savait qu’on sortirait avec le bac en poche»

«Quand on rentrait à Bétharram, c’était pour y filer droit», se rappelle auprès de Libération Pascal, venu de Bordeaux à la fin des années 80. Fortes têtes, cancres, enfants de notables… Tout le monde devait bosser dur. «[Les familles] choisissaient cet établissement parce que les élèves y étaient très encadrés, ou parce que leurs enfants posaient des problèmes de comportement», témoigne Jean-Marie Berchon, maire de Lestelle-Bétharram et lui même ancien élève de l’institut, auprès de