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Interview

«L’instabilité des équipes éducatives est le premier facteur de risque face à la violence en milieu scolaire»

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Dans son dernier ouvrage, Eric Debarbieux, spécialiste de la violence en milieu scolaire, montre comment la désignation de l’autre comme cible dans les discours politiques a un impact inéluctable dans les établissements.
78% des professeurs dans le second degré, 74% dans le premier degré se sentent méprisés, non soutenus par la haute hiérarchie. (Nicolas Guyonnet/Hans Lucas. AFP)
publié le 22 janvier 2025 à 14h52

Dans le contexte politique et géopolitique actuel, de la réélection du président américain Donald Trump à la montée de l’extrême droite en Europe, il y a de quoi être inquiet pour l’école, estime Eric Debarbieux, l’un des spécialistes les plus reconnus de la violence en milieu scolaire. Car la désignation de l’autre comme cible dans les discours politiques a un impact inéluctable dans les établissements. C’est ce que démontre l’ancien délégué ministériel à la prévention de la violence en milieu scolaire, dans son dernier ouvrage Zéro pointé ? Une histoire politique de la violence à l’école (1). Le chercheur pointe aussi, comme il l’explique à Libération, la responsabilité majeure des politiques publiques incohérentes dans ce domaine, tandis que les élèves souffrent et que le personnel se décourage.

Risque-t-on d’assister à une montée des violences scolaires en France ?

Oui, le pire pourrait être à venir. Les enquêtes de victimation auprès des personnels comme des élèves montrent une stabilité des violences en milieu scolaire, qui sont davantage des violences ordinaires plutôt qu’une délinquance spectaculaire. Mais il y a une inflexion récente, d’après les chiffres du ministère de l’Education en 2023, avec une augmentation d’incidents, surtout des vi