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Travail de sapes

L’uniforme à l’école efface-t-il vraiment les inégalités sociales ?

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Le chef de l’Etat a annoncé mardi soir vouloir expérimenter plus largement des tenues uniques pour les élèves, avant une éventuelle généralisation. Mais aucune étude ne prouve qu’elles gomment les différences.
Au collège Cours-Antoine-de-Saint-Exupéry du réseau hors contrat Espérance banlieues, à Asnières-sur-Seine, en 2018. (Julien Pebrel/MYOP)
publié le 17 janvier 2024 à 18h21

Pour l’expérimentation de «grande ampleur», initialement annoncée, on repassera. L’uniforme à l’école sera bien testé plus largement dès cette année mais dans une centaine d’écoles, collèges et lycées volontaires seulement, sur environ 60 000 établissements scolaires. Lors de sa conférence de presse mardi soir, Emmanuel Macron a assuré que cette expérimentation d’une «tenue unique ou uniforme» sera évaluée «méthodiquement». Si les résultats s’avèrent «concluants», la mesure sera généralisée en 2026. Selon le Président, l’uniforme «efface les inégalités entre les familles en même temps qu’elle crée les conditions du respect». Brigitte Macron, qui assure avoir «bien vécu» ses quinze ans de scolarité en jupe et pull bleu marine, s’était aussi prononcée il y a un an pour le port de l’uniforme «qui gomme les différences». Pourtant, «aucune étude n’atteste de son efficacité sur la réduction des inégalités sociales à l’école», remarque Michel Tondellier, sociologue et maître de conférences à l’université des Antilles et auteur d’une étude sur le sujet.

«Le camouflage social est l’une des principales raisons pour lesquelles les uniformes ont été instaurés au départ, rappelle Johanna Reidy, maîtresse de conférences en santé publique à l’université d’O