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L’Union étudiante demande des «moyens financiers» pour lutter contre l’antisémitisme à l’université

La lutte contre les «discriminations» dans l’enseignement supérieur passe aussi par une hausse des «moyens humains et financiers», assure le syndicat étudiant, après une rentrée marquée par plusieurs affaires.

Sur le campus universitaire de Bordeaux-Montaigne, en 2023. (Thibaud Moritz/LIBERATION)
Publié le 27/09/2025 à 16h26

«Il est impossible de lutter efficacement contre tous les racismes et les discriminations dans l’enseignement supérieur, sans moyens humains et financiers permettant de mener cette lutte», déclare, dans un communiqué, ce samedi 27 septembre, le syndicat Union étudiante. Plusieurs incidents ont émaillé la vie des campus ces derniers jours.

L’université Paris-I Panthéon-Sorbonne a annoncé le 20 septembre avoir engagé une «procédure disciplinaire» contre un étudiant soupçonné d’avoir exclu plusieurs étudiants d’un groupe de discussion en ligne «en raison de leur supposé sionisme» ou «prétendue appartenance religieuse», comme l’avait révélé Libération. Dans une affaire distincte, Sorbonne Université a annoncé cette semaine avoir pris connaissance de «propos très graves, injurieux et antisémites publiés sur des groupes WhatsApp d’étudiants», des éléments qu’elle entend transmettre à la justice. Enfin, l’Union étudiante évoque «de nombreux propos hostiles, tout particulièrement envers la communauté juive, couplés à des références nazies, qui ont été proférés sur un groupe de promo de L1 à l’université Lyon-III».

«Les établissements, aujourd’hui en déficit à cause des coupes budgétaires des gouvernements macronistes successifs, font le choix des économies en coupant les moyens alloués à la lutte contre les discriminations», affirme le syndicat étudiant. Il demande «un investissement massif dans l’enseignement supérieur» pour permettre «d’allouer des moyens humains et financiers aux missions égalité» et «la mise en place de vice-présidences chargées de la lutte contre les discriminations dans toutes les universités».

Le ministre démissionnaire chargé de l’Enseignement supérieur, Philippe Baptiste, a réuni jeudi recteurs et présidents d’université pour faire le point sur la situation et va rencontrer prochainement l’Union des étudiants juifs de France (UEJF). Le ministre a assuré que les présidents d’universités pouvaient «compter sur les services de l’Etat pour leur apporter tout le soutien nécessaire» et mettre à leur disposition des «outils pour faire sanctionner ceux qui sont responsables d’actes d’antisémitisme», dans un tweet après cette rencontre. «Ces outils seront encore renforcés dans les prochaines semaines grâce à la pleine entrée en vigueur de la loi relative à la lutte contre l’antisémitisme à l’université», a-t-il rappelé. Cette loi promulguée fin juillet prévoit des mesures de sensibilisation et des sanctions disciplinaires et rend obligatoire la désignation au sein de chaque établissement d’un «référent» dédié.

«Les présidentes et les présidents d’université n’ont pas la main qui tremble. Ils continueront à prendre toutes les mesures disciplinaires et opéreront les signalements au procureur de la République dès que les situations le requerront», a affirmé dans un communiqué vendredi France Universités, qui rassemble les dirigeants d’établissements d’enseignement supérieur.