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Conditions d'éducation

Lycées vétustes en Ile-de-France : Valérie Pécresse met en cause «les auteurs de dégradations»

La présidente LR de la région Ile-de-France, critiquée pour la vétusté de certains lycées, notamment en Seine-Saint-Denis, a promis ce jeudi 28 mars de poursuivre systématiquement les auteurs de dégradations volontaires. Au lycée Blaise-Cendrars de Sevran, on dénonce «clairement un mépris».
Valérie Pécresse, lundi, au Bourget. (Stéphane de Sakutin/AFP)
publié le 28 mars 2024 à 21h34

Critiquée pour la vétusté de certains lycées, notamment en Seine-Saint-Denis, Valérie Pécresse préfère mettre en cause les supposés casseurs. La présidente LR de la région Ile-de-France a promis ce jeudi 28 mars, en commission permanente du conseil régional, de poursuivre systématiquement les auteurs de dégradations volontaires. «Quand un ascenseur est dégradé, quand un mur est tagué, quand une dalle de faux plafond est cassée volontairement, il y aura une plainte», a-t-elle affirmé, estimant que ces dégradations volontaires «sont en train de se généraliser en Ile-de-France». Sans donner de détails chiffrés.

Elle a notamment pris l’exemple de «l’incendie volontaire dans les toilettes» du lycée Blaise-Cendrars de Sevran (Seine-Saint-Denis), dont des lycéens et quatre enseignants ont dénoncé la vétusté dans une vidéo devenue virale sur le réseau social TikTok. Cette séquence, visionnée 2,9 millions de fois, a par ailleurs valu le 15 mars un rappel au règlement des professeurs concernés. Dans ce lycée, la porte d’un ascenseur réparé «a tenu un quart d’heure», a déclaré son vice-président en charge des lycées, James Chéron, regrettant que le conseil d’administration ait refusé l’installation d’une vidéo-surveillance devant cet ascenseur.

«Depuis que Pécresse a été élue, aucun représentant n’est jamais venu au conseil d’administration du lycée»

«Le hall d’entrée du lycée qui fuit à chaque fois qu’il pleut, les deux photocopieuses non remplacées, le poste d’agent territorial non pourvu depuis septembre, je voulais savoir si c’était la faute des élèves ?», dénonce Clément Bernard, professeur de mathématiques au lycée Blaise-Cendras, représentant Snes-FSU 93. «Il y a clairement un mépris. La région dit qu’elle n’est pas au courant des problèmes mais depuis que Pécresse a été élue, aucun représentant n’est jamais venu au conseil d’administration du lycée alors que la Région occupe un poste de droit», assure l’enseignant en poste depuis cinq ans.

James Chéron a reconnu la présence «d’un ou quelques rats, de temps en temps» dans l’enceinte de l’établissement de cette ville populaire. Mais «les lycées qui ont été cités» comme vétustes par l’opposition de gauche «font tous l’objet d’un traitement global», souligne-t-il. «A l’époque où la gauche était au pouvoir, la région investissait 350 millions par an dans les lycées. Cette année, c’est un milliard d’euros», a-t-il rappelé. «L’Ile de France est la collectivité qui dépense le moins par élève», rétorque le SNES-FSU 93, avançant le chiffre de «2 181 € par élève» contre «une moyenne nationale à 2 930 € par élève».