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Manifestation des assistants sociaux dans le milieu scolaire : «On est les grands invisibles de l’Education nationale»

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Venus de Nancy, Grenoble ou Montpellier, les professionnels sont venus de toute la France manifester à Paris ce vendredi 22 mars. En première ligne face à la détresse psychologique des jeunes, ils dénoncent le manque de reconnaissance du ministère et demandent des créations de poste et une revalorisation salariale.
Lors d'une précédente mobilisation des assistants sociaux scolaires, mardi 19 mars, à Paris. (Telmo Pinto /SOPA Images. SIPA)
publié le 22 mars 2024 à 17h07

Seul pour plus de 2 200 enfants. Ces dernières années, Nicolas Lefebvre fait son travail dans la peur constante «de rater quelque chose de grave». Ballotté entre cinq établissements du Gers, l’assistant social scolaire syndiqué à la CGT ne passe jamais plus de deux jours par semaine dans le même collège. Alors que déceler les situations les plus graves exige de prendre son temps. «On vient souvent nous voir pour du décrochage scolaire ou de l’absentéisme. Petit à petit, on met des mots sur ce qu’ils vivent et, dans certains cas, on se rend compte que l’enfant est en vérité dans une situation de violence intrafamiliale, d’inceste ou de maltraitance», détaille-t-il. Pourtant en première ligne face à la détresse psychique ou financière des enfants et des familles, les assistants sociaux scolaires ne sont que 3 200 en France pour près de 6 millions d’élèves, dispatchés dans 7 000 collèges et 4 000 lycées. A bout de souffle, les assistants sociaux scolaires de toute la France ont rejoint Paris ce vendredi 22 mars pour manifester rue de Grenelle, devant le ministère de l’Education nationale. Parmi leurs revendications, des créations de postes, une revalorisation salariale et plus largement une meilleure reconnaissance.

Particulièrement depuis la pandémie de Covid, la pression s’est accrue