Après le nord et l’est de la France, ce sont cette fois des lycées du Sud qui ont été visés par des menaces d’attentat dans la nuit du lundi 25 au mardi 26 mars. «La menace est prise au sérieux et conduit à des levées de doute dans les établissements concernés et à des patrouilles d’équipage aux abords des lycées», a souligné la préfecture de police des Bouches-du-Rhône.
Selon une source policière, ces menaces, une nouvelle fois transmises via les espaces numériques de travail (ENT) reliant professeurs, élèves et parents d’élèves, ont concerné une quinzaine de lycées des Bouches-du-Rhône.
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L’académie d’Aix-Marseille affirme qu’il n’y a pas d’évacuation mais que l’accueil des élèves a dans certains cas été reporté le temps des levées de doute. «Des levées de doute avaient d’ailleurs déjà été faites dans la nuit ou ce matin dans de nombreux lycées de notre académie», a ajouté une porte-parole du rectorat.
Lundi, le ministère de l’Education nationale avait fait savoir que près de 130 lycées et collèges en Ile-de-France, dans les Hauts-de-France et la région Grand Est avaient déjà été visés depuis la semaine dernière par des menaces d’attentat et «actes malveillants» via les espaces numériques de travail (ENT).
«Ce n’est pas le système entier qui est pénétré»
«Nous n’avons pas d’indications selon lesquelles ce seraient des attaques autres que françaises», a précisé la ministre Nicole Belloubet sur France Inter ce mardi matin. Avant d’expliquer : «Certains comptes ont été piratés. Ce n’est pas le système entier qui est pénétré, c’est la raison pour laquelle nous avons suspendu la messagerie, qui est l’un éléments de ces ENT».
«Lorsque les auteurs seront connus, les sanctions sont très lourdes. Cela peut aller jusqu’à des peines de prison et il y a déjà eu des situations dans les fausses alertes à la bombe où il y a eu des peines de prison qui ont été prononcées», a complété Nicole Belloubet.
.@NBelloubet réagit aux menaces terroristes proférées à l'encontre de plusieurs centaines d'établissements : "Nous avons suspendu les messageries des espaces numériques de travail, dont certains comptes ont été piratés. Ce n'est pas le système entier qui est pénétré." #le710inter pic.twitter.com/U2zL2ySVyw
— France Inter (@franceinter) March 26, 2024
Le président de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, qui gère les lycées, a déclaré que la collectivité allait déposer plainte, réclamant des «sanctions exemplaires». «Face à ces menaces au contenu islamiste et terroriste, aucun lycée ne sera ouvert sans levée de doutes», a ajouté Renaud Muselier (Renaissance) dans un message publié sur X (ew-Twitter).
Ces faits interviennent dans un contexte d’alerte maximale face à la menace d’attentats, après l’attaque qui a fait au moins 137 morts vendredi soir dans une salle de concert près de Moscou, menée par une «entité» du groupe «Etat islamique» à l’origine, selon Emmanuel Macron, de «plusieurs tentatives» récentes sur le sol français.
Vigipirate a été relevé dimanche soir à son niveau maximum, conduisant à renforcer les conditions de sécurité aux abords des établissements scolaires. Aux 3 000 militaires de l’opération Sentinelle déjà mobilisés, 4 000 vont s’y ajouter.