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Libération
Guerre Hamas-Israël

Mobilisation pour Gaza : l’ENS Paris ferme ses portes, occupée par des étudiants

Les locaux de la prestigieuse Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm sont fermés depuis jeudi soir, en raison de son occupation par «une trentaine d’étudiants» se revendiquant d’un «comité de mobilisation pour la Palestine».
L'entrée principale de l'ENS, au 45 rue d'Ulm à Paris. (Wikimedia Commons)
publié le 24 mai 2024 à 21h24

Théâtre à son tour d’une mobilisation d’étudiants qui protestent contre la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza, l’Ecole nationale supérieure (ENS) a fermé jeudi 23 mai dans la soirée ses locaux de la rue d’Ulm, à Paris. «Un comité de mobilisation pour la Palestine occupe depuis le 21 mai la Cour aux Ernest de l’école. C’est avec regret, mais dans le souci de préserver la sécurité des personnes et des lieux, et avec l’objectif d’aboutir à un règlement pacifique de la situation, que nous avons pris la décision de fermer le bâtiment du 45 rue d’Ulm, à compter de ce jour [jeudi], et ce jusqu’à la levée de l’occupation», annonce la direction de l’école sur son site.

Selon elle, «seuls les élèves qui y logent sont autorisés à y entrer et des solutions concrètes pour les activités habituelles sont en passe d’être proposées». La direction précise qu’une «trentaine d’étudiants, de divers établissements et pas seulement des normaliens, occupent la cour» principale de l’établissement, qui compte «200 internes rue d’Ulm et 2 500 étudiants au total sur divers sites».

«A ce jour, il n’y a eu aucune sollicitation des forces de l’ordre» pour évacuer ce groupe de militants, assure la direction. L’ENS Paris, qui «a toujours souligné sa solidarité avec toutes les victimes et condamné les crimes de guerre, rappelle son vœu d’une solution pacifique qui comprenne un cessez-le-feu à Gaza et une libération des otages», est-il écrit sur son site.

Contacté par l’AFP, un membre du comité de mobilisation pour la Palestine préférant rester anonyme a regretté «cette fermeture abusive». «Nous avons organisé cette semaine des débats en présence d’étudiants et de chercheurs. Là, plus personne ne peut entrer alors que l’occupation ne représente aucun risque», a-t-il assuré.

Multiples interventions de la police

En écho à la mobilisation sur des campus américains, plusieurs actions ont lieu depuis quelques semaines en France, principalement autour des sites de Sciences-Po à Paris et des Instituts d’Etudes politiques hors de la capitale. Sans faire tache d’huile, cette mobilisation enflamme le débat politique en pleine campagne des européennes.

Elle a aussi entraîné à plusieurs reprises l’intervention des policiers, notamment à Sciences-Po Paris et à la Sorbonne. Les forces de l’ordre sont notamment intervenues la semaine dernière dans des locaux de l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) pour mettre fin à une occupation démarrée trois jours plus tôt par des militants opposés à la guerre dans la bande de Gaza.