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Parentalité

Natalité en baisse en France : contraintes financières ou absence de «désir interne», ils ne souhaitent pas avoir d’enfant

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Malgré une pression sociale persistante, les Français sont toujours plus nombreux à ne pas faire le choix de la parentalité. Instinctive ou fruit d’une longue réflexion, leur décision s’explique par le contexte économique, une envie de liberté ou encore un refus de charge mentale pour les femmes.
Manifestation à Paris pour le droit à l'avortement en 2014. (Nicolas Messyasz/Hans Lucas)
publié le 16 janvier 2024 à 15h56

La voix posée et discrète d’Améline émane du combiné. Cette journaliste indépendante de 25 ans est certaine de son choix : elle n’aura pas d’enfant. Du reste, elle n’en a jamais voulu, comme un peu moins de 10 % de la population française, selon Laurent Toulemon, directeur de recherche à l’Institut national d’études démographiques (Ined). Si de multiples raisons expliquent ce choix, la conjoncture économique incertaine pourrait elle aussi freiner l’envie d’avoir un enfant, d’après la sociologue spécialiste de la famille et de l’égalité femmes-hommes Charlotte Debest : «Sur la question de l’emploi, l’inflation ou du logement, les conditions à l’accueil d’un enfant semblent un peu dégradées.» En 2023, le nombre de naissances a reculé de 6,6 % en France par rapport à l’année précédente, selon les chiffres de l’Insee publiés ce mardi 16 janvier.

«Je ne me vois pas avoir un enfant dans ces conditions, explique fermement Améline, qui se lance dans le monde du travail. Et quand bien même je serais riche, ce choix restera le même : je voudrais d’abord le dépenser pour moi, ma famille et mes amis afin d’en profiter ensemble.» Un point de vue que rejoint Gabrielle (1). Cette agente en déchetterie de 41 ans, en couple avec une personne en accord avec son choix, touche «largement moins de 2000 euros par mois» : «Entre les couches, les vêtements e