Des groupes flexibles et des classes hétérogènes. La ministre de l’Education Nicole Belloubet a défendu dimanche la mise en place de groupes de niveau au collège, auxquels s’opposent les syndicats d’enseignants. Chaque établissement «aura la possibilité de prendre en charge des élèves en groupe, l’importance elle est là», a déclaré la nouvelle ministre de l’Education sur BFM TV.
«Comme je l’ai dit dès ma prise de fonction, je refuserai tout système de tri social, en travaillant justement avec les équipes pédagogiques qui pourront, à différentes étapes dans l’année, vérifier comment les élèves d’un groupe qui étaient en compétence faible» sur telle matière, ont acquis ces compétences et «peuvent changer de niveau».
Début décembre, son prédécesseur rue de Grenelle, Gabriel Attal, nommé depuis à Matignon, avait proposé de séparer les élèves en créant de groupes de niveau à compter de la rentrée 2024 en 6e et en 5e pour le français et les mathématiques, et à partir de septembre 2025 en 4e et 3e. L’annonce a suscité l’ire des syndicats d’enseignants qui pointent un risque de stigmatisation et de «tri» des élèves, et un manque de moyens pour les mettre en place.
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«Il y aura des groupes, mais ces groupes seront flexibles, et le brassage demeurera dans les classes entières, c’est indispensable», a dit Nicole Belloubet dimanche, insistant sur le maintien des «classes hétérogènes».
Pas «le groupe des mauvais» et «le groupe des bons»
Interrogée sur les risques de stigmatisation, elle a répondu qu’un tel risque existait si les enfants étaient toujours maintenus dans «le groupe des plus faibles». Mais ils seront «à certains moments dans un autre groupe», selon la ministre. «Un élève peut être en difficulté sur telle compétence, et être meilleur sur une autre. Il n’y aura pas “le groupe des mauvais” et “le groupe des bons”», a-t-elle assuré.
Ce sera aux «chefs d’établissement, avec leur équipe pédagogique» de travailler sur la mise en place de ces groupes de niveau, en raison des spécificités de chaque collège, avec des situations différentes selon que l’on soit «à Saint-Denis ou à Naucelle, dans l’Aveyron».
Reste toutefois la question des moyens. Selon les calculs du ministère, la mise en place du dispositif nécessite 1 150 professeurs de français supplémentaires et autant de mathématiques, alors que le métier d’enseignants connaît une grave crise d’attractivité. «Nous travaillons à la fois sur le recrutement des nouveaux enseignants, dont une partie seront des contractuels» et «sur la formation», s’est bornée à indiquer la ministre.