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Nicole Belloubet persiste et signe : les groupes de niveau seront instaurés à la rentrée

La ministre de l’Education a assuré ce mardi matin sur France Info que les «groupes de besoins» seraient en vigueur à la rentrée, quelle que soit la composition du futur gouvernement.
La ministre de l'Education nationale Nicola Belloubet à l'Elysée, le 3 juillet. (Ludovic Marin/AFP)
publié le 9 juillet 2024 à 11h37

Pas question de faire marche arrière. La ministre de l’Education Nicole Belloubet l’a redit au micro de France Info ce mardi 9 juillet au matin : ce qu’elle appelle les «groupes de besoins» seront bien en vigueur à la rentrée scolaire dans les collèges. Elle assure que ces groupes se «mettent en place» et que le ministère suit cela «avec beaucoup d’attention» : «Dans chaque établissement, dans chaque collège, en sixième et en cinquième, en français et en maths, nous avons installé des groupes de besoins», détaille la ministre.

La dissolution de l’Assemblée nationale et la nomination d’un nouveau gouvernement dont la composition est encore inconnue ne changeront pas la donne, assure-t-elle : «Je crois qu’aucun gouvernement, quel qu’il soit, ne peut aller à l’encontre de différentes manières d’aider les élèves.» Quand bien même la gauche, qui dispose du plus grand nombre de sièges à l’Assemblée nationale, s’est largement positionnée contre cette mesure et entend même la supprimer, pas sûr qu’elle puisse inverser la tendance dès septembre. Il s’agit d’«aider les élèves sur les secteurs où ils sont les plus en difficulté», continue de plaider la ministre, malgré l’opposition de nombreux professeurs qui dénoncent un «tri social».

L’arrêté instaurant cette mesure imaginée par Gabriel Attal et critiquée par les syndicats d’enseignants a été publié au Journal officiel le 17 mars, et prévoit une entrée en vigueur à compter de la rentrée scolaire 2024 pour les classes de sixième et de cinquième et à compter de la rentrée scolaire 2025 pour les classes de quatrième et de troisième. Concrètement, la mesure annoncée en décembre par Gabriel Attal, lorsqu’il était ministre de l’Education, vise à répartir les collégiens dans des groupes de niveaux homogènes pour l’enseignement des maths et du français. La composition de ces groupes devra être «réexaminée au cours de l’année scolaire».

Ces fameux «groupes de niveau» – rebaptisés «groupes de besoins» par Nicole Belloubet à sa prise de fonction pour tenter de déminer la fronde – n’ont pas simplement été vivement critiqués par les syndicats d’enseignants ou les partis de gauche, plusieurs chercheurs ont aussi assuré qu’une telle organisation pouvait être stigmatisante pour les élèves. Des semaines de tractations, de mobilisations, de grève et d’opérations «collège mort» avaient suivi l’annonce de cette mesure.