Les banderoles tendues devant la mairie sont multicolores. Comme une riposte bariolée à cette tenue unique qui veut «assombrir l’école», enrage Maryvonne, portant un drap peint de cette supplique : «N’éteignez pas nos enfants.» Cette enseignante à la retraite est venue manifester, comme une centaine d’autres personnes, contre le projet de tester l’uniforme au sein de l’école primaire de Plouisy, où sont scolarisés ses deux petits-enfants de 4 et 7 ans. Ce mardi soir, la mairie de cette commune de 2 000 habitants, proche de Guingamp (Côtes-d’Armor), abrite une réunion sur ce sujet, qui agite le débat local depuis une semaine.
Tribune
«Je ne pensais pas vivre ça un jour, qu’on nous impose quelque chose comme ça. On attend bien d’autres choses pour l’Education nationale. Et ça ne changera rien aux inégalités ni aux moqueries. La tolérance et le respect, ça s’apprend, et les enseignants sont parfaits dans ce rôle», s’étrangle l’ex-instit, «très en colère» contre le président Macron, qui a annoncé cette expérimentation dans une centaine d’écoles lors de son allocution du 15 janvier. Mais aussi contre le maire, Rémy Guillou, «qui se permet de mettre ça en place sans consulter personne».
«Cela vaut le coup de tenter»
C’est la presse locale qui a levé le voile, au lendemain de l’intervention télévisée du chef de l’Etat : sur la carte diffusée sur X par l’Elysée, le seul point en Bretagne, c’était Plouisy. «J’ai été contacté il y a quelques semaines par le cabinet de Gabriel Attal, alo