Le son des casseroles et les slogans scandés dans les mégaphones s’entendent à plusieurs mètres du collège-lycée Jacques-Decour, dans le IXe arrondissement de Paris. Une petite cinquantaine de personnes s’y est réunie mardi 6 mai. Sur les banderoles, des revendications : «Un toit, une école, pour tous les mineurs d’ici ou ailleurs.» Au sein de la cité scolaire, plusieurs élèves n’ont pas de solution d’hébergement pérenne.
«Nous avons de plus en plus d’élèves qui s’endorment en classe car ils n’ont pas pu dormir dans des conditions décentes. Ça devient délirant», s’indigne la professeure de français Milène Brovelli, en sortant son téléphone de sa poche. Sur l’écran, une vidéo envoyée par la mère d’un de ses élèves de cinquième. Les souris du centre d’hébergement d’urgence dans lequel la famille vit ont grignoté les devoirs.
Alhassane a 16 ans et est lycéen à Jacques-Decour. Il vit dans un studio mis à disposition par des parents d’élèves avec son camarade de classe et de lutte, Abdourahmane. Il y a encore quelque temps, les deux adolescents vivaient dans la rue. A Jacques-Decour, personne ne le savait.