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Libération
Reportage

«Nos élèves dormaient sous des ponts» : un lycée parisien se mobilise pour que ses élèves ne retournent pas à la rue

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Crise du logementdossier
Solidaires, des parents d’élèves et des professeurs de la cité scolaire Jacques-Decour se mobilisent pour loger de manière pérenne les mineurs à la rue, mais se sentent bien seuls. Une cinquantaine de personnes ont manifesté mardi 6 mai devant l’établissement, afin de demander aux pouvoirs publics des réponses et de l’aide.
Après avoir occupés la Gaîté lyrique pendant trois mois, de nombreux mineurs isolés se sont retrouvés à la rue, dont plusieurs élèves du lycée Jacques-Decour. (Romuald Meigneux/SIPA)
publié le 7 mai 2025 à 17h33

Le son des casseroles et les slogans scandés dans les mégaphones s’entendent à plusieurs mètres du collège-lycée Jacques-Decour, dans le IXe arrondissement de Paris. Une petite cinquantaine de personnes s’y est réunie mardi 6 mai. Sur les banderoles, des revendications : «Un toit, une école, pour tous les mineurs d’ici ou ailleurs.» Au sein de la cité scolaire, plusieurs élèves n’ont pas de solution d’hébergement pérenne.

«Nous avons de plus en plus d’élèves qui s’endorment en classe car ils n’ont pas pu dormir dans des conditions décentes. Ça devient délirant», s’indigne la professeure de français Milène Brovelli, en sortant son téléphone de sa poche. Sur l’écran, une vidéo envoyée par la mère d’un de ses élèves de cinquième. Les souris du centre d’hébergement d’urgence dans lequel la famille vit ont grignoté les devoirs.

Alhassane a 16 ans et est lycéen à Jacques-Decour. Il vit dans un studio mis à disposition par des parents d’élèves avec son camarade de classe et de lutte, Abdourahmane. Il y a encore quelque temps, les deux adolescents vivaient dans la rue. A Jacques-Decour, personne ne le savait.

La vérité a éclaté lorsque le 18 mars, 450 mineurs isolés, dont Alhassane et Abdourahmane,