Après la colère, l’incompréhension. Plusieurs centaines de personnes se sont réunies dimanche à Nanterre (Hauts-de-Seine) à l’appel de la mère de Nahel, quatre jours après la remise en liberté de Florian M., le policier qui a ouvert le feu et tué Nahel, 17 ans, le 27 juin lors d’un contrôle routier dans les rues de la ville.
«Je veux dire toute la souffrance que je porte depuis, a déclaré la mère de l’ado, Mounia M., au micro, les traits tirés. Il a enlevé une vie. Il a enlevé deux vies, dont la mienne.» En aparté, elle raconte, la voix éteinte, avoir appris la libération du policier à la télé, «un choc alors qu’il n’a fait que quatre mois de détention provisoire». Et un profond sentiment d’injustice : «Ce policier va retrouver sa famille et moi ? Je n’aurais plus rien à fêter avec mon fils. Ni Noël, ni le premier de l’An, ni notre anniversaire, alors qu’on est né le même jour.»
«On a entendu trop de choses horribles»
Derrière ses petites lunettes, Taoufik, 62 ans, Nanterrien et professeur de maths à l’université, résume le problème : «Le policier qui a tué Nahel sort déjà de prison en étant devenu millionnaire grâce à l’extrême droite [la cagnotte de soutien à la famille du policier a récolté 1,6 million d’euros, et son instigateur, le polémiste d’extrême droite Jean Messiha, est convoqué le 20