Ils sont une quinzaine d’enfants, répartis autour de tables en forme de pétales. Pas de rang, pas de face-à-face avec le tableau mais une disposition souple, pensée pour favoriser l’attention et les échanges. Ce vendredi matin de mai, à l’école Frassati de Saint-Cyr-l’Ecole (Yvelines), c’est le moment de discuter des ceintures de comportement. Une fois par semaine, la classe débat, sans juger, pour valider ou non les avancées de chacun. Debout, deux élèves animent la séance. Derrière eux sont affichées les photos de leurs camarades, chacune associée à une couleur de bracelet qu’ils portent au poignet – blancs, jaunes, verts… jusqu’à la rose, la «ceinture des rêves», inventée par les élèves.
Chaque niveau donne accès à des droits – choisir la musique dans la cour, proposer un film à la classe, animer une séance de travail avec la maîtresse… A condition d’avoir rempli ses devoirs : faire ses exercices, accepter les remarques des adultes. Si un élève ne respecte pas ses engagements, il perd alors ses droits qu’il peut regagner au bout d’une semaine, après débat en classe. Elsa (1), 10 ans, baisse les yeux : «Je pense que je dois rester à ma place.» «Il ne faut pas que tu sois trop dure avec toi-même, répond sa maîtresse, Aurélie Biais. Ce matin, tu m’as montré de quoi tu étais capable en maths.» Le directeur, en retrait mais attentif, appuie : «Il y a eu une forte progression au niveau du comportement.» Un vote à main levée scelle la décision. Elsa pa