L’ambiance est à la gueule de bois. «C’est pas la fête», «on accuse le coup», «c’est la déprime», «je suis en colère»... Après le second tour de la présidentielle, les enseignants contactés par Libération ont le cafard. Eux qui ont pesté durant cinq ans contre les décisions d’Emmanuel Macron en matière d’éducation rempilent pour un quinquennat dont l’orientation plus libérale est clairement assumée. Dur dur. «Je pense que les fonctionnaires en général et les enseignants en particulier, on va morfler», prédit Céline Benin, professeure des écoles à Bobigny (Seine-Saint-Denis). Si elle a consenti à faire barrage au RN au second tour, de «peur d’avoir l’extrême droite au pouvoir», lui reste désormais en bouche «un goût amer». «Il y a un danger pour l’école de la République. On part de plus en plus vers une école qui va ressembler à du privé», souffle-t-elle.
Le discours n’est pas neuf, qui est ressassé depuis des mois par une partie de la communauté éducative, à plus forte raison