Le portail de candidatures dans le supérieur Parcoursup a ouvert ce mercredi 18 décembre pour la session 2025. La première phase permet d’accéder aux informations des 24 000 formations proposées, un chiffre proche de l’an dernier. Les candidats pourront formuler 10 vœux et 20 sous-vœux au maximum, du 15 janvier au 13 mars selon le calendrier officiel, puis auront jusqu’au 2 avril pour finaliser leur dossier avec des lettres de motivations notamment. Source d’inquiétude pour les parents et les élèves, la plateforme présente cette année des nouveautés, pour plus de clarté.
Une «carte d’identité» pour chaque formation
Parmi ces évolutions, on peut nommer la «carte d’identité» de chaque formation. Celle-ci permet aux candidats d’accéder à de nombreuses informations concernant les établissements, notamment leur statut : public, privé sous contrat ou sans contrat. Est également mentionné le caractère sélectif ou non de la formation, le nombre de places disponibles, l’éligibilité aux bourses et la détention ou non du label «ministère de l’Enseignement supérieur», garant de la qualité du cursus. En réalité, ces éléments ne sont pas nouveaux, mais sont désormais systématiquement affichés avec clarté au-devant de chaque formation. Les familles et élèves sont également guidées grâce au livret de conseils «les bons réflexes pour choisir sa formation».
Les chances d’être accepté indiquées
Autre évolution : en fonction des spécialités du bac et d’une moyenne donnée, les lycéens pourront aussi avoir une idée de leurs chances d’accéder à une formation. Le simulateur affiche la mention «rare», «occasionnellement», «régulièrement» ou «plus de 50 %», en se basant sur les données des candidats de ces trois dernières années. Par ailleurs, pour que les candidats puissent se faire une idée des profils qui intéressent les établissements, Parcoursup rendra visible grâce à des vignettes, les profils des étudiants qui ont intégré chaque cursus les années précédentes. Là encore, de quoi permettre en théorie de mieux se positionner.
Les débouchés mieux explicités
Seront également affichées de nouvelles données sur les débouchés, avec les taux d’insertion professionnelle et les poursuites d’études. «Auparavant limitées aux BTS et licences professionnelles, les données sont étendues aux licences générales, BTS agricoles, écoles d’ingénieurs, de commerce et de management», soit 75 % des formations proposées, a précisé le ministère. D’ici à la fin janvier, des informations «concernant les conditions d’embauche produites par les services statistiques ministériels seront intégrées à Parcoursup», a-t-il ajouté. De quoi rendre visible «le salaire indicatif net /mois observé à l’échelle nationale un an après la sortie des études».
Un calendrier mieux articulé autour du bac
Par ailleurs, le calendrier a été adapté aux épreuves de baccalauréats. La phase principale d’admission débutera le 2 juin et le classement des vœux en attente interviendra entre le 6 et le 10 juin. Une phase complémentaire de formulation de vœux supplémentaires au regard des places encore disponibles ouvrira ensuite le 11 juin, avant le début des inscriptions le 4 juillet, après la parution des résultats du baccalauréat. La première épreuve du bac 2025, celle de philosophie, aura lieu le 16 juin et les dernières épreuves devraient se conclure le 2 juillet.
Témoignages
L’an dernier, autour de 945 000 candidatures ont été déposées sur Parcoursup, d’après le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche. A la fin de la première phase, en juillet, près de 85 000 personnes n’avaient pas d’offre d’affectation, selon les chiffres du ministère de l’Enseignement supérieur, qui avait pris en compte les résultats définitifs du baccalauréat. Certains élèves accusent la procédure d’accentuer la sélection et la pression scolaire, une revendication brandie notamment par des lycéens lors de blocages d’établissements scolaires ces dernières semaines, essentiellement à Paris.
Dans son programme aux élections législatives anticipées, le Nouveau Front Populaire avait plaidé à une abrogation de la plateforme d’admission post-bac. Interrogée par Libé en juin dernier, Sarah Legrain, députée (LFI) de Paris et professeure de français avait affirmé que «les CV et lettres de motivation utilisés pour trier des lycéens donnent lieu à des aberrations et des injustices, et n’auront pas vraiment lieu d’être dans un système où on veut que tous ceux qui le souhaitent puissent accéder à l’université».
De son côté, le site de Parcoursup, lancé en 2018, affirme se borner à la «transmission des candidatures» et «la prise en compte des priorités légales», comme le «taux de boursiers décidés par les recteurs pour chaque formation», en soulignant que ce sont «les enseignants des établissements du supérieur qui organisent des commissions d’examen des vœux». La plateforme nie également accroître la sélection : «l’objectif demeure de remplir les capacités d’accueil», comme avant la création de Parcoursup. Alors que le tri en cas d’excès de candidatures par rapport aux places disponibles se faisait auparavant par ordre d’arrivée ou par tirage au sort, il se fait à présent à partir «de l’examen des dossiers».