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Parcoursup: perdu entre la phase complémentaire et la hiérarchisation des vœux? On vous explique

Parcoursupdossier
Ce jeudi s’ouvre la phase complémentaire sur la plateforme de dépôt des vœux d’affectation pour les futurs étudiants. En parallèle, le gouvernement modifie la règle du jeu concernant la fin de la phase principale, prévue le 15 juillet.
Au minimum, 120 000 personnes restaient sans affectation ce mercredi, mais le chiffre pourrait être bien plus élevé. (Serge Tenani/Hans Lucas via AFP)
publié le 23 juin 2022 à 17h51

Les deux faits sont concomitants mais pas directement liés. Ce jeudi s‘est ouverte la phase complémentaire de Parcoursup. L’occasion pour les jeunes sans affectation de formuler dix nouveaux vœux d’orientation sur la plateforme, avec une attente jusqu’au 16 septembre dans le pire des cas. «Les équipes Parcoursup vont à nouveau prendre contact avec eux. Dès l’ouverture, plus de 5 300 formations seront proposées. La liste des formations proposant des places sera actualisée chaque jour», précise le ministère de l’Enseignement supérieur dans un communiqué ce mercredi.

Il est difficile de dire exactement combien de jeunes sont concernés par cette phase complémentaire. Le ministère évoque uniquement les néobacheliers. 86,8 % d’entre eux ayant déjà reçu au moins une proposition d’admission, il en reste donc 81 878 sans affectation. Mais d’autres profils sont inscrits sur Parcoursup. Le tableau de bord du ministère recense les étudiants en réorientation (185 656 inscrits dont 50 181 sans affectation) et les lycéens scolarisés à l’étranger (32 812 inscrits dont 19 568 sans affectation). Mais là encore, ça coince : la somme totale des inscrits selon le tableau de bord est de 840 000, quand le même ministère communiquait sur 936 000 candidats à l’ouverture de la plateforme le 2 juin.

Il y a donc, a minima, 120 000 personnes sans affectation ce mercredi (lycéens, étudiants en réorientation et lycéens de l’étranger), et probablement davantage puisqu’il manque les données pour les 94 000 inscrits sur Parcoursup au titre de la reprise d’études.

Retour de la hiérarchisation des vœux dans la phase principale

L’ouverture de cette phase complémentaire ne coïncide pas avec la fin de la phase principale. Celle-ci court jusqu’au 15 juillet et vient d’être modifiée par le gouvernement. Un décret publié au Journal officiel ce jeudi change les démarches à faire à la fin de cette phase principale.

Concrètement, après le 15 juillet, des admissions resteront possibles pour les usagers de la plateforme qui ont toujours des vœux en attente. Mais les jeunes devront désormais hiérarchiser leurs vœux toujours en liste d’attente dans les trois jours suivant la clôture de cette phase principale. «Cette mesure permettra de stabiliser plus tôt les admissions définitives et de réduire le délai d’attente d’une proposition pour les candidats qui n’en avaient pas», précise le ministère dans sa note de présentation du décret. Un changement qui suit une recommandation du Comité éthique et scientifique de Parcoursup.

Jusqu’à présent, les vœux n’étant pas hiérarchisés sur Parcoursup, un étudiant admis dans une formation n’était pas automatiquement désinscrit des autres. Il pouvait attendre d’autres retours avant de valider son choix définitif ou tout simplement oublier de se désinscrire.

«Cette modification tardive s’effectue dans l’incompréhension la plus totale. Un mois avant l’échéance, le gouvernement modifie les choses en cours de route. Les lycéens sont encore en train de passer le baccalauréat et on leur demande de se mobiliser mentalement sur leur inscription», regrette Etienne Matignon, vice-président de la Fage. le ministère précise à Libération que « l’essentiel des candidats à cette date ont accepté définitivement leur formation et sont en train de s’inscrire. Ils ne sont donc pas concernés » et qu’une information auprès des candidats aura lieu.

Ce décret semble tenir à cœur au gouvernement. Après le revers encaissé par la macronie aux législatives, un conseiller d’Elisabeth Borne citait à l’AFP «la deuxième phase de Parcoursup» parmi les sujets urgents justifiant le maintien en poste de la Première ministre.