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Justice

Petite enfance : la Maison bleue visée par une plainte pour pratiques frauduleuses

Le principal syndicat du secteur accuse ce vendredi le groupe de crèches privées de fausses déclarations, d’entrave au droit syndical et d’escroquerie.

A Paris, en septembre 2024. La plainte déposée ce vendredi met une nouvelle pierre dans le jardin du secteur des crèches privées dominé en France par Babilou, Grandir, People&Baby et la Maison bleue. (Dimitar Dilkoff/AFP)
Publié le 19/09/2025 à 12h50

Nouvelle alerte rouge pour la Maison bleue. Le syndicat national des professionnels de la petite enfance (SNPPE) porte plainte ce vendredi contre le groupe de crèches privées. Déposée auprès du parquet de Paris, la plainte pour «escroquerie au préjudice d’une personne publique ou d’un organisme chargé d’une mission de service public» et «entrave à l’exercice du droit syndical» repose sur des faits décrits en juin. Ces derniers, rassemblés dans un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) et dans la nouvelle version de l’ouvrage les Ogres de Victor Castanet, seraient – selon le texte de la plainte –, «susceptibles de caractériser des infractions pénales».

Concrètement, la SNPPE accuse la Maison bleue de fausses déclarations, d’anomalies financières, de refus de coopérer, mais aussi de défaillances en matière de qualité d’accueil. Une plainte appuyée par la version actualisée du livre enquête de Victor Castanet – sur le fonctionnement problématique du groupe –, qui rapporte notamment que le nombre d’enfants accueillis dans les structures dépasse largement la capacité réglementaire des établissements. Et les dysfonctionnements ne touchent pas seulement les enfants et les familles. Cyrille Godfroid, cosecrétaire général du syndicat insiste également sur les «très nombreuses remontées» de salariés du groupe.

Par ailleurs, la SNPPE a indiqué se joindre à la plainte déposée en novembre 2024 contre People & Baby par l’association anticorruption Anticor pour escroquerie et détournement de fonds publics. Contactée par l’AFP, la directrice générale du groupe, Claire Laot, a indiqué «qu’un plan de transformation» de la Maison bleue était «en cours» et assuré que la situation de ses salariés était l’une de ses «priorités». Depuis la mort d’une fillette de 11 mois dans une crèche People & Baby en 2022 et les révélations de l’enquête de Victor Castanet, le secteur de la crèche privée est soumis à de nombreuses critiques. Ses détracteurs pointent une course à la rentabilité au détriment de la sécurité des enfants.