Demain, tous les enfants ne feront pas leur rentrée. Plus de 100 000 jeunes resteront «dans l’angle mort de la République», soupire Anina Ciuciu. Cette avocate, française d’origine rom roumaine, a, elle aussi, un jour fait partie de ces enfants privés d’instruction. Elle est aujourd’hui la marraine du collectif Ecole pour tous, qui avait décidé, mercredi, de «rendre visibles» les enfants et les jeunes non scolarisés. Le collectif a donc planté des ballons et des cartables sur le parvis de l’Hôtel de ville de Paris, sous les yeux de touristes intrigués. Sur les sacs à dos, des pancartes ont été scotchées. Chacune raconte l’histoire d’un élève. Toujours la même, de Mayotte à Montreuil en passant par la Guyane. Celle d’un enfant expulsé du bidonville ou du terrain sur lequel vivait sa famille, et forcé de quitter son école.
Une «trêve scolaire»
«On estime qu’ils sont 100 000 à ne pas aller à l’école cette année, mais en réalité, ce chiffre est largement sous-estimé», explique Anina Ciuciu. Le collectif fonde ses calculs sur des rapports de la Cour des comptes, du Samu social ou encore du Défenseur des droits. Mais aucune étude n’est postérieure au Covid. «Or on sait que la pandémie a causé de graves dégâts en termes de décrochage scolaire dans les milieux les plus précaires, beaucoup d’enfants ne sont pas revenus à l’école depuis», assure l’avocate.
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