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Polémique sur l’école : Amélie Oudéa-Castéra «a eu raison de s’excuser» après son «propos maladroit», juge Macron

L'enseignement public-privé en débatdossier
Le Président a plaidé ce mardi 16 janvier «l’indulgence» pour sa ministre de l’Education, prise dans la polémique après ses propos sur la scolarisation de ses enfants dans une école privée huppée.
Amélie Oudéa-Castéra à Andrésy (Yvelines), le 12 janvier 2024. (Denis Allard/Libération)
publié le 16 janvier 2024 à 23h02

Sans surprise, la première crise du gouvernement Attal a fait irruption dans la grande messe politique orchestrée ce mardi 16 janvier par Emmanuel Macron. La ministre de l’Education, Amélie Oudéa-Castéra, «a eu un propos public qui a été maladroit» sur la scolarisation de ses enfants dans une école privée huppée de Paris, et elle «a eu raison de s’excuser», a estimé le chef de l’Etat lors de cette conférence de presse.

«J’ai plutôt de l’indulgence parce qu’il m’est arrivé d’avoir des propos au tout début de mes responsabilités politiques qui avaient blessé, tout particulièrement des femmes», a fait valoir le président de la République, pas avare non plus de formules chocs et de propos méprisants par le passé.

«La ministre a fait un choix pour ses enfants. Ce sont des choix individuels qu’il faut respecter […] Je pense que ça fait partie de la vie intime, familiale. Je n’ai pas à rentrer là-dedans», a affirmé Emmanuel Macron, rappelant avoir lui même «été un enfant des deux écoles», privée et publique.

«Ensuite, la ministre a eu un propos public qui a été maladroit. Elle s’en est excusée, elle a bien fait», car «quand on blesse surtout sans s’en rendre compte, on a raison de s’excuser», a-t-il ajouté, convaincu que «la ministre réussira à sa tâche avec les enseignants». En évoquant ce «paquet d’heures» non remplacées, elle a, selon lui, «soulevé un sujet véritable» qui sera «une des priorités» du nouveau gouvernement. «On va continuer à s’attaquer avec forces» aux heures non remplacées dans les écoles, a-t-il martelé, récusant par ailleurs tout «conflit» entre école publique et privée.

Mensonge ministériel

Réputée «ambitieuse» et fidèle de Macron, la nouvelle ministre de l’Education est désormais vilipendée pour incarner une déconnexion des élites à la française. Proche du président de la République, avec qui elle a fait l’ENA, celle que l’on surnomme «AOC» s’est mis à dos la communauté enseignante dès son premier jour à la tête de l’Education nationale.

Elle a justifié la scolarisation de ses trois fils à l’école privée catholique Stanislas à Paris en raison de «paquets d’heures» non remplacées à l’école publique, alors qu’en réalité seul l’aîné de ses enfants y a fait un bref passage de six mois en petite section de maternelle et que son institutrice dément avoir été absente, a révélé ensuite Libération.