Alors que le bac de français avait lieu ce vendredi 13 juin et que plus de 700 000 élèves en terminale s’apprêtent à passer les autres matières dès lundi 16 juin, le syndicat national des enseignements de second degré a déposé un préavis de grève pour la durée totale des épreuves écrites. Un message envoyé au ministère de l’Education nationale et un outil de mobilisation pour les nombreux professeurs de langues qui doivent à la fois surveiller les épreuves et corriger les copies. Professeure de sciences économiques et sociales mais également secrétaire générale du Snes-FSU, Sophie Vénétitay dénonce la surcharge de travail des enseignants pendant le baccalauréat et espère une réaction du ministère.
Pourquoi avoir déposé ce préavis ?
C’est un préavis mais on n’a pas appelé à la grève. C’est une façon de donner un outil à des collègues qui souhaitent se mobiliser contre la charge des corrections mais aussi d’envoyer un message au ministère qui ignore toutes les alertes.
Quelle évolution réclamez-vous au ministère de l’Education ?
Le sujet, ce sont les conditions de correction, essentiellement en lettres et en philosophie. On a des collègues qui sont convoqués pour faire passer les oraux et lorsqu’ils rentrent chez eux, ils doivent corriger un paquet de copies. D’autres surveillent à la fois les écrits et le grand oral. Ce n’est pas normal. Ce n’est pas la première fois qu’on alerte. A tel point qu’en 2021, le Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail ministériel s’était saisi de l’affaire et avait fait des recommandations pour protéger les profs des risques psychosociaux. Ces recommandations n’ont pas été entièrement appliquées. Nous avons envoyé un courrier le 10 avril pour alerter sur la situation, demander que ces collègues qui ont des copies à corriger soient dispensés de surveillance du bac et que la consigne soit donnée à l’ensemble des chefs d’établissement.
Pourquoi les professeurs de langues sont-ils particulièrement concernés ?
Pour le français, c’est surtout lié à la particularité de l’épreuve qui a un oral et un écrit. On ajoute à ça les BTS et les bacs pros, ce qui fait quatre épreuves pour lesquels ils peuvent être appelés. Mais paradoxalement, tous les enseignants ne sont pas convoqués, sans réelle raison. Ça concerne surtout les langues, mais certains profs d’autres matières peuvent aussi être touchés, avec des paquets de copies très importants.
N’y a-t-il pas un risque de pénaliser les élèves ?
L’idée n’est jamais de pénaliser les élèves, mais de donner un outil de mobilisation aux collègues. Nous alertons le ministère depuis avril, donc nous avons attendu longtemps avant de déposer ce préavis. On a joué le jeu du dialogue, mais on n’a jamais eu de réponse. La responsabilité est dans leur camp.